Dans un entretien, la présidente du Réseau des femmes élues locales d’Afrique, antenne du Cameroun (REFELA-Cam) et édile de Bangangté (ouest-Cameroun) décline la portée socioéconomique du programme destiné aux communes managées par des femmes maires.
En quoi consiste le projet Femmes et Énergie durable destiné à 17 communes camerounaises dirigées par des femmes maires ?
C’est un projet qui a pour objectif la mise en place des solutions d’électrification durable grâce à l’énergie solaire et le renforcement de la maîtrise d'ouvrage des femmes maires de 17 communes camerounaises, à travers une démarche réseau. Cette démarche réseau a permis de démarrer par deux communes pilotes dans la phase 1, pour passer ensuite à la phase 2 avec cinq communes supplémentaires, dans une troisième étape suivront dix autres communes. Le projet Femmes et Énergie durable combine les axes renforcement de capacités, renforcement institutionnel et réalisation des infrastructures d’énergie solaire à l’instar des lampadaires solaires et de la mini-centrale de panneaux photovoltaïques pour des systèmes d’électrification hybrides au profit de nos populations.
Quel lien y a-t-il entre ce projet et les Odd si possible l’Agenda 2063 de l’Ua ?
Le projet d’énergie durable du REFELA-Cam est directement en rapport avec quatre Objectifs de développement durable (ODD), notamment les Odd n° 7, 11, 12 et 13. Mais aussi de manière spécifique, l'ODD 5 qui est porté par les femmes élues locales camerounaises, visant à renforcer la sécurité des jeunes filles et les femmes vulnérables en cas d'obscurité. Évidemment, il épouse bien la Vision 2063 de l’Union africaine (UA) qui est de : «Construire une Afrique intégrée, prospère et pacifique, dirigée et gérée par ses propres citoyens et représentant une force dynamique sur la scène internationale».
Pour conduire ce projet à bon port, il faut des financements conséquents. Quels sont les partenaires qui soutiennent ou entendent soutenir à cet effet le REFELA-Cam ?
A présent, les partenaires nationaux qui soutiennent le projet Femmes et énergie durable sont d’abord les communes bénéficiaires qui doivent mobiliser un apport d’environ 10% de l’allocation budgétaire du projet pour leurs communes. Ces apports des communes bénéficiaires sont payés par le FEICOM (Fonds spécial d'équipement et d'intervention intercommunale, Ndlr) qui, pour les villes pilotes Fokoué et Bangangté (région de l’Ouest), a déjà mobilisé 98 400 000 Fcfa.
Pour ce qui est des partenaires internationaux, les apports financiers déjà mobilisés proviennent de : l’Association internationale des maires francophones (AIMF) : 300 000 €, soit 196 800 000 Fcfa ; la Fondation Véolia Environnement : 150 000 €, soit 98 400 000 Fcfa ; l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, Ndlr) : 500 000 €, soit 328 000 000 obtenus grâce à l’appui financier du ministère français de la Transition écologique et solidaire.
C’est l’occasion pour moi de remercier sincèrement Mme Anne Hidalgo, maire de Paris (France), présidente de l'AIMF et de la Commission Genre de CGLU (Cités et gouvernements locaux unis, Ndlr) qui a porté, avec Alain Juppé, ce projet au sein de l'AIMF. Le Secrétaire permanent de l’AIMF, Pierre Baillet, et la cheffe de projet Arianna Ardesi qui nous ont coachées, en marge de la COP21 (21è Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, Ndlr), permettant aux femmes maires camerounaises d'être les 1ères à mettre sur la table des solutions à l'heure de la COP des solutions. Un Regard particulier à Menkam Thierry Vandevelde, délégué permanent de l'AIMF qui répond présent à chaque solutions relatives aux besoins de nos populations. Un merci particulier aux nouvelles amazones Dominique et Muriel de l'ADEME, et à travers elle la ministre Ségolène Royal et Bruno Léchevin président de l'ADEME.
Mention spéciale et reconnaissance infinie au coach des coachs des femmes maires, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (MINATD), René Emmanuel Sadi, qui nous envoie à la chasse aux projets à chaque fois que l'opportunité se présente.
Quels sont les résultats attendus du séminaire de formation organisé à l’endroit des 7 premières communes bénéficiaires, le 26 octobre à Yaoundé ?
Les formateurs vont procéder au renforcement des connaissances des maires et de l’équipe de projet par l’harmonisation des connaissances des participants sur les notions d’énergie renouvelable, les différents types de configurations, les rôles des acteurs nationaux (FEICOM, AER, ARSEL…). Il s’agit également de développer les aptitudes pratiques de l’équipe de projet dans la conception et le management d’un projet d’énergie durable.
Quel est l’objectif du COPIL international qui se tient le 27 octobre à Yaoundé ?
Le Comité de pilotage (COPIL) international a pour objectifs spécifiques de : suivre l’évolution de la mise en œuvre du programme de manière générale et faire une évaluation d’étape ; donner des grandes orientations sur la stratégie à suivre et sur les activités à entreprendre pour l’élargissement aux cinq communes supplémentaires ; faire une programmation des actions futures ; assurer une bonne visibilité du programme, pour une levée des fonds complémentaires pour la 3è phase du projet.
Quels sont les partenaires techniques et financiers internationaux attendus à Yaoundé pendant ces deux jours ?
Durant ces deux jours le Refela-Cam aura à ses côtés les partenaires de la coopération française qui sont : l’AIMF qui est le chef de file des partenaires techniques et financiers de ce projet ; la Fondation Véolia Environnement qui est un partenaire qui œuvre beaucoup dans le domaine de l’eau, de l’assainissement, de l’environnement et désormais dans l’énergie propre ; l’ADEME qui a favorisé l’intérêt et la contribution financière du ministère français de la Transition écologique et solidaire. Avec la présence de la Coopération française et l'Ambassadeur de France au Cameroun.
Après les phases 1 et 2, à quand le lancement de la phase 3 du projet Femmes et Énergie durable ?
Les échanges et la négociation de la phase 3 seront entamés à l’occasion du COPIL. Cependant, aucune date ne peut encore être avancée. Il est impératif d’assurer la mobilisation des ressources financières avant le lancement de la phase 3.
Un message de la présidente du REFELA-Cam
À mes sœurs et amazones (les femmes élues locales du Cameroun, Ndlr), nous y avons cru, nous sommes engagées à donner raison au président de la République pour son adhésion aux ODD, nous y sommes et toutes allons bénéficier de cette manne de la coopération décentralisée. Aux partenaires nationaux et internationaux, que Dieu vous bénisse !
[ODD2030]
19/11/24 à 15h53 GMT