L’option soulevée par les experts, pour empêcher la prolifération des déchets du numérique et leur impact, est l'adoption de mécanismes régionaux et intégrés. Ce constat a été dressé au terme des travaux de la Conférence sous régionale sur l’économie numérique pour les pays d’Afrique centrale organisée par l’Union internationale des Télécommunications (UIT) du 23 au 25 mai 2018 à Yaoundé. Les participants à ces travaux ont regretté qu’avec l'avènement de l'ère informatique, des centaines de millions d'ordinateurs remplacés chaque année prennent la direction de l'Afrique. De plus, une grande partie des déchets informatique est enfouie sous terre.
A l’origine regrettent-ils, certains déchets sont envoyés illégalement en Afrique dans des conteneurs soi-disant destinés au réemploi des TIC (matériels d'occasion). L’UIT estime à 150.000 tonnes de déchets électroniques potentiels qui sont exportés chaque année vers les pays du Sud par les pays de l'UE. Ils atterrissent dans des décharges à ciel ouvert, rejetant de nombreuses substances polluantes dans l'atmosphère et dans le sol, infiltrant parfois les nappes phréatiques. L’Afrique centrale est encore dans l’incapacité de mesurer le stock de déchets numériques qu’elle accumule. Sur le plan climatique, certains déchets électroniques brûlés projettent une fumée polluée au monoxyde d'azote et au dioxyde de soufre. Cette fumée provoque des nuages noirs qui causent les pluies acides. Celles-ci, au contact de la peau, engendrent des maladies.
Les solutions proposées à Yaoundé intègrent notamment la règlementation des conditions d’importation des machines électroniques. Au-delà de deux années de vie, il faudrait envisager d’interdire l’entrée d’appareils électroniques dans l’espace régional. Il faut aussi créer des entreprises locales de recyclage des déchets du numérique.
28/02/24 à 08h28 GMT