Par Pierre Galio, Chef du service « Consommation et prévention », Ademe (Agence de l’environnement et de la maitrise de l’énergie)
Les Français consomment depuis 50 ans davantage de biens chaque année. En plus de la multiplication des volumes, les postes de consommation ont changé, traduisant une mutation de la société et des modes de vie : baisse des dépenses dans l’habillement et l’alimentation, mais hausse dans la communication, la santé, les transports et les loisirs.
Si dans l’imaginaire collectif, on considère que les transports ou l’habitat sont les secteurs les plus impactants sur l’environnement – notamment en matière d’émissions de gaz à effet de serre –, les équipements de la maison peuvent représenter un enjeu aussi important que les autres postes (transport, habitat, alimentation) en termes d’émissions nationales et individuelles des Français (jusqu’à 25 % environ soit un quart des émissions par an). L’empreinte carbone par Français a été estimée en 2016 à 10,7 tonnes équivalent CO%u2082.
Or l’impact environnemental de ces biens de consommation est encore peu connu, notamment en raison du manque d’informations sur les impacts de leur fabrication, leur transport et leur distribution, beaucoup étant importés. Et bien souvent, les consommateurs eux-mêmes sous-estiment ce qu’ils possèdent : selon une étude Ipsos de 2016, les Français pensent posséder, en moyenne, 34 équipements électriques et électroniques par foyer quand ils en détiennent en réalité 99 !
Afin de mesurer ces impacts, à la fois en termes d’émissions de CO2 (encore appelé « poids carbone ») et de mobilisation de matières premières –, l’Ademe a réalisé une étude portant sur 45 catégories d’équipements à usages fréquents. Rendue publique ce 26 septembre 2018, y sont étudiés les appareils électriques à forte et à faible composante électronique, les textiles, habillement et chaussures, les meubles et les équipements de sport.
Le « poids carbone » rend compte des émissions de CO2 engendrées pour chaque produit sur l’ensemble de son cycle de vie (pour sa fabrication, son transport, sa distribution…). La « matière mobilisée » correspond aux matières premières nécessaires pour produire cet équipement. Par exemple, les tonnes de terres excavées pour quelques grammes de minerai dans les puces de nos smartphones ou le pétrole nécessaire à la fabrication des plastiques de nos équipements...
La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.
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19/11/24 à 15h53 GMT