190 Etats sont actuellement réunis du 17 au 29 novembre à Charm el-Cheikh, en Égypte, pour discuter de l’élaboration du nouveau « plan stratégique » des Nations Unies pour la biodiversité, dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique (CDB). La CDB est l’arène principale où les discussions sur la biodiversité ont lieu. Cette 14ème conférence des parties (COP14) a pour thème "Investir dans la biodiversité pour la planète et ses peuples". Elle doit permettre de préparer la COP15 qui se tiendra à Pékin en 2020. Il s’agit in fine du lancement du processus d’élaboration du cadre post-2020, ouvrant deux années de discussions jusqu’à la COP15 prévue pour la fin de 2020 à Pékin, où le nouveau cadre devra être adopté.
Agir sur les causes des maladies qui affectent la biodiversité est primordial. Ces causes sont connues, et si les Etats prennent des mesures, les maux perdurent. Comme le souligne le journal Actu-environnement, la plupart des 20 objectifs d'Aichi qui fixaient le cadre de l'action internationale en faveur de la biodiversité pour les années 2001-2020 ne seront pas tenus. Cela signifient que les modes de production, d’aménagement et de consommation mises en cause , comme par exemple la surpêche, l’intensification agricole, la croissance urbaine non maitrisée où encore l’extension des surfaces agricoles et urbaines, pour n’en citer que quelques uns, n’ont pas été transformés par les mesures étatiques insuffisantes.
Un problème qui se pose actuellement à la CBD est de parvenir à un « changement transformatif », selon les termes même de l’Agenda 2030 pour le développement durable des Nations Unies, dans le nouveau plan stratégique post-2020. Prendre des engagements au niveau international est une chose, les mettre en œuvre concrètement sur le terrain en déclenchant des transformations réelles aux niveaux nationaux et locaux en est une autre. C’est toute la difficulté qui se pose actuellement.
Deux constats semblent aussi miner ce sommet mondial. D’abord la mobilisation de la société civile ne semble pas au rendez-vous, comme le prouve la très faible couverture médiatique de la COP. Mais aussi l'insuffisance du volontarisme des Etats, dépourvus d’une vision cohérente et globale. C’est ce que déplorait notamment Marc Lambertini, directeur général du WWF International le 21 Novembre, qui appelle les Etats à "rehausser leur ambition dès cette COP14 à travers l'adoption d'une feuille de route solide, soutenue au plus haut niveau politique, qui puisse aboutir en 2020 à un accord ambitieux, avec pour objectif de mettre fin à l'érosion de la nature d'ici 2030".
Les experts avancent que la COP14 est capitale pour cadrer les discussions et délimiter les contours, compte-tenu du peu de temps qui nous sépare du rendez-vous de la COP15 à Pékin.Cette COP14 donne donc le coup d’envoi de deux années de discussions cruciales pour l’avenir de la biodiversité.
19/11/24 à 15h53 GMT