Dans son exposé intitulé « Fondement légal de l’utilisation des langues nationales dans l’enseignement en République démocratique du Congo”, le Directeur de la Direction des Programmes scolaires et Matériels Didactiques (DIPROMAD), M. Nlandu Mabiala a tenté de répondre aux préoccupations des participants aux ateliers de sensibilisation sur l’utilisation des langues nationales en RDC, dansle cadre du Projet d’Amélioration de la Qualité de l’Education (PAQUE) tel que financé par le Partenariat Mondial de l’Éducation.
Pour fournir les informations nécessaires et pertinentes qui démontrent que le fait d’utiliser les langues nationales ou du milieu dans l’enseignement n’est pas une invention du Ministère de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel (EPSP), encore moins de ses partenaires techniques et financiers, l’orateur a articulé son intervention autour des prescrits de la Constitution et de la Loi-cadre de l’Enseignement national de la RDC ; ensuite, il a fait allusion au partenariat avec l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) avant de chuter par la mise en œuvre de ces dispositions à travers la considération de cette donne dans le programme national de l’Enseignement primaire.
Evoquant le premier article de la Constitution de la République en vigueur, il est aussi clair que de l’eau de roche que le législateur fait du français la langue officielle de la RDC et du Kikongo, Kiswahili, Lingala et Tshiluba, les 4 langues nationales dont l’Etat doit assurer la promotion sans discrimination. Cet article considère que toutes les autres langues du pays font également partie du patrimoine culturel congolais dont l’Etat doit assurer la protection.
Quant à la Loi-cadre n° 14/004 du 11 Février 2014 de l’enseignement national, l’orateur a relevé plusieurs dispositions ayant trait aux langues nationales :
- La 17ème innovation reprise dans l’exposé de motif dispose que l’utilisation des langues nationales ou du milieu comme medium d’enseignement et d’apprentissage aux cycles élémentaire et moyen du primaire et comme discipline au niveau secondaire et supérieur.
- Dans son chapitre 3 relatif aux options fondamentales, l’utilisation des langues nationales et/ou des langues du milieu est retenue comme 13e des 23 options fondamentales de l’enseignement national.
- A l’article 38, l’enseignement national utilise les langues nationales et du milieu comme outil dans l’enseignement primaire et comme discipline dans l’enseignement secondaire, supérieur et universitaire ainsi que dans l’éducation non formelle
- Et à l’article 195, il est stipulé que le français est la langue d’enseignement. Les langues nationales ou les langues du milieu sont utilisées comme médium d’enseignement et d’apprentissage ainsi que comme discipline. Leur utilisation dans les différents niveaux et cycles de l’enseignement national est fixée par voie réglementaire.
Au-delà des frontières nationales, la RDC a souscrit aux instruments internationaux qui prônent la promotion des langues nationales à l’école. Pour ne pas être exhaustif, l’orateur s’est appesanti uniquement surl’Accord de partenariat avec l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Cet Accord signé en 2012, permet la mise en œuvre de l’Initiative « École et Langues nationales en Afrique » (ELAN-Afrique) qui prône la promotion de l’enseignement de lecture-écriture en langues nationales dans un contexte de bilinguisme, selon l’approche « Apprendre à lire et écrire dans une langue africaine et en français ».
Pour pouvoir mettre en œuvre les dispositions de loi en matière de l’usage des langues nationales dans les apprentissages, le programme de l’enseignement primaire prescrit :
1) Au degré élémentaire (1e et 2e années primaires) la langue nationale ou du milieu est à la fois langue de l’enseignement et discipline enseignée. Le français est à ce niveau discipline enseignée. Son apprentissage est limité à l’oral.
2) Au degré moyen (3e et 4e années primaires), la langue nationale ou du milieu continue à être à la fois langue d’enseignement et discipline enseignée. Le français demeure disciple enseignée, mais l’écrit s’ajoute à l’oral.
3) Dès la 3e année primaire, l’élève transfère en français les acquis de l’écriture et de la lecture en langue nationale ou du milieu assimilés au degré élémentaire. Les deux formes, orale et écrite, sont enseignées et apprises ensemble jusqu’à la fin de la scolarité primaire.
4) Au degré terminal (5e et 6e années primaires), le français devient langue d’enseignement et continue à être la discipline enseignée jusqu’à la fin de la scolarité et des études ultérieures.
Vu son caractère légal, il convient de sensibiliser tous les partenaires du secteur de l’éducation sur cette importante réforme qui a des impacts positifs sur l’amélioration de la qualité de l’éducation
19/11/24 à 15h53 GMT