Le 5 avril 2019 à Brazzaville, une entente a été signée entre la commission climat du Bassin du Congo, le Programme des Nations unies pour le Développement (Maroc) et le cabinet Ernst & Young pour formaliser l’opérationnalisation d’un outil de développement durable : le Fonds bleu pour le bassin du Congo.
Un bassin forestier et fluvial unique
Le bassin fluvial du fleuve Congo est le deuxième plus grand au monde après celui de l’Amazone. Il s’étend sur dix pays d’Afrique centrale et il abrite une forêt tropicale d’une superficie de 3.7 millions de km2, à la biodiversité remarquable. Représentant 30% de la surface totale de forêt tropicale de la planète, elle est un des régulateurs du système climatique mondial, elle est le foyer de 10 000 espèces de plantes dont 30 % endémiques, 400 espèces de mammifères dont certaines en voie d’extinction ou encore 1000 espèces d’oiseaux. Enfin, plus de 93 millions de personnes y trouvent les ressources nécessaires pour y vivre.
Une menace croissante
Cette réserve biologique unique attire la convoitise des exploitants forestiers et des producteurs d’huile de palme depuis les années 2000, entrainant une déforestation et par conséquent l’érosion de la biodiversité et un risque pesant sur le réchauffement climatique et le bien-être des populations qui dépendent de ses ressources.
Cette menace est accentuée par des politiques de préservation et des systèmes de surveillance de la forêt faisant défaut et par une pression démographique et économique importante.
Un bouclier durable
Pour protéger cette région d’une agriculture forestière intensive et mal maîtrisée, le projet du Fonds Bleu a été annoncé sur l’initiative de l’état congolais le 16 novembre 2016 en marge de la COP22 à Marrakech. Il a pour objectif de concilier l’émergence économique et la lutte contre les changements climatiques en Afrique centrale, en développant une nouvelle branche de l’économie basée sur la gestion des ressources aquatiques. Ainsi la pression sur les ressources forestières serait allégée.
En préambule de l’entente signée Le 5 avril 2019 à Brazzaville, Arlette Soudan-Nonault, ministre du Tourisme et de l’Environnement du Congo Brazzaville et coordonnatrice de la Commission du climat du Bassin du Congo, a présidé un atelier d’accélération du processus d’opérationnalisation de cet outil financier, qui devrait être subventionné à hauteur de 65 milliards de francs CFA par année par les pays signataires, des donateurs et des bailleurs de fonds.
A cette occasion, Madame Arlette Soudan Nonault a indiqué« Le Fonds Bleu est un outil stratégique pour la diversification de l’économie actuelle des états membres du Bassin du Congo, ainsi que la création d’emplois et l’amélioration des conditions de vie des populations desdits Etats membres des deux Communautés économiques régionales ».
Après des années de relative inertie, cette entente semble marquer la mise en action de ce projet qui ambitionne d’utiliser l’eau pour sauver la forêt.
19/11/24 à 15h53 GMT