En mars dernier, la banque mondiale a publié une note d'orientation faisant état de la multiplication des feux de forêt et de l’accroissement de leur intensité au cours de ces dernières années. En cause, les effets du changement climatique, l’évolution démographique ou encore, certaines incitations et pratiques gouvernementales, le tout ayant favorisé des conditions propices au déclenchement des feux et à leur rapide propagation.
D’un point de vue économique, la banque mondiale évalue à 10 milliards de dollars les pertes occasionnées par les feux de forêt en Europe en 2017 tandis que depuis près de dix ans, le Canada engage à lui seul entre 600 millions et un milliard de dollars chaque année dans la lutte contre ces feux. Outre les répercussions économiques, les fumées générées par ces incendies ont des conséquences désastreuses sur l’état de santé des populations, réduisant significativement leur espérance de vie. Enfin, les feux de forêts perturbent durablement la biodiversité et l’écosystème en entraînant des phénomènes tels que l’érosion des sols, l’écoulement des eaux ou encore la pollution atmosphérique. Au vu de ce constat, la banque mondiale estime qu’il est désormais nécessaire pour les gouvernements de mettre en place une stratégie coordonnée de gestion de ces feux, de véritables mesures devant être adoptées à l’échelle locale, nationale et globale.
L’intensification des feux de forêts et leur dangerosité croissante étant, entre autres, le fait d’une mauvaise gouvernance en matière de politiques et de planification, le rapport préconise aux décideurs d’éliminer toute forme d’incitation économique susceptible de mener à la déforestation, cette dernière favorisant la survenue des incendies de forêts. Outre la dimension préventive, le rapport prescrit aux États d’intégrer pleinement dans leur stratégie de lutte contre les feux la possibilité de leur survenue, l’idée étant de développer des infrastructures, des outils et des technologies adaptées qui permettraient d’atténuer les coûts et les effets de ces chocs. Garante de flexibilité et d’une meilleure adaptabilité, cette stratégie devrait permettre d’opposer une réponse plus efficace face à ce fléau.
Finalement, le rapport recommande aux gouvernements de s’organiser collectivement au sein d’instances internationales afin de permettre la création d’une intelligence collective sur le sujet. La banque mondiale se positionne ainsi en faveur d’un renforcement des capacités mutuelles des États, ceci dans le but d’assurer la protection et la prospérité des populations à l’échelle mondiale.
Pour consulter le rapport : https://www.profor.info/sites/profor.info/files/PROFOR_ManagingWildfires_2020_CRA.pdf
Illustration : Pixabay
19/11/24 à 15h53 GMT