Le 29 mai dernier, Total tenait son assemblée générale des actionnaires. En marge de ce rassemblement, l’entreprise multipliait les déclarations concernant son respect de l’écologie. Selon Lucie Pinson, directrice de l’association Reclaim Finance, les engagements écologiques de Total datent de 2016.
En effet, la COP 21, intervenue un an auparavant, a provoqué des mouvements de réclamations écologiques au sein même des actionnaires de Total. En conséquence, le géant français publie depuis 2016 un rapport dédié aux enjeux environnementaux. Seulement, selon Lucie Pinson, les mêmes problèmes persistent années après années. Malgré ses engagements, Total investit plus de 90% de ses ressources dans les hydrocarbures (gaz et pétrole).
Selon Cécile Marchand, membre de l’association Amis de la Terre : « La majeure partie de leur business est de continuer à explorer de nouvelles réserves de pétrole et gaz, de les transporter, de les raffiner et de les vendre. Et ils ne comptent pas du tout changer cette stratégie ».
Quant à Greenpeace France, l’ONG s’était montrée très sceptique quant aux mesures promises par Total. Selon eux, Total joue habilement sur les mots. Le géant de l’énergie entend compenser le carbone émis, jamais réduire celui-ci. Cela leur permettrait à l’avenir, de tenter d’afficher un bilan très artificiellement neutre sur le papier.
Que faire des projets brancarder par Total ? Northern Lights, Net Zero Teessid, Total Excellium, ils sont nombreux. Pourtant, ils doivent parfois être pris avec précaution. Les projets Northern Lights et Net Zero Teesside expérimentent la même technologie, celle du « Carbon Capture Storage ». Cette idée de capturer le carbone que ce soit en Norvège avec le Northern Lights ou à Teesside pour le Net Zero Teesside, ne fait pas l’unanimité. Ces projets sont jugés comme étant dangereux par certaines ONG et ne viseraient qu’à permettre aux plus grosses entreprises du monde de l’énergie de continuer de polluer.
En conséquence, les annonces de Total sont-elles purement et simplement du Greenwashing ? C’est-à-dire une tentative de s’acheter une conscience écologique. Selon l’association Notre Affaire à Tous, les plus grands groupes industriels français (Air Liquide, Natixis, Total) ont développé des stratégies importantes de Greenwashing pour dissimuler leur nocivité. En janvier dernier, Notre Affaire à Tous ainsi que d’autres associations et des collectivités territoriales ont ainsi assigné en justice Total en raison de son « inaction climatique ».
Pour rappel, Total est l’entreprise la plus polluante du CAC40 et ses émissions de CO2 sont comparables à celles de la France. Toutefois, le problème n’est pas circoncis à Total. Comme le rappelait jeudi dernier le Sud Ouest dans un article sur les promesses non tenues de Total, c’est également le cas de Shell.
19/11/24 à 15h53 GMT