C’est la stupeur pour tous les écologistes de France. Le 6 août dernier, le ministre de l’Agriculture a annoncé qu’en 2021 les pesticides à base de néonicotinoïde seront à nouveau disponibles aux agriculteurs pour lutter contre la jaunisse de la betterave, une maladie qui ravage ses plantations.
Les pesticides à base de néonicotinoïdes sont particulièrement dangereux pour l’environnement. Ce pesticide se répand dans les végétations jouxtant les champs contaminés par cette substance et tuent les pollinisateurs, notamment les abeilles, qui entrent en contact avec ce produit. Selon l’Union nationale de l’apiculture française, 300 000 ruches disparaissent chaque année du simple fait de ces pesticides. Les abeilles ne sont pas les seules à être touchées par le problème. Leur miel est également contaminé. En 2017, une étude indiquait que 75% de la production mondiale de miel contient des néonicotinoïdes.
Malgré une connaissance de longue date des effets néfastes de ce produit, il avait fallu 20 années de dur combat pour que ces pesticides soient interdits en 2016. Or, alors que l’environnement n’a pas encore purgé les restes toxiques de ces produits, et sans aucune concertation, les voilà de retour.
Pour sa défense, le gouvernement français a justifié sa décision en rappelant l’importance de la filière de la betterave en France. Celle-ci emploie 45 000 personnes et fait de la France le deuxième producteur mondial de sucre de betterave, juste derrière la Russie. De plus, l’autorisation est limitée aux betteraves et limitée dans le temps pour l’instant. Enfin, aucun autre produit ne permettrait de protéger ces légumes contre la jaunisse.
A noter, au moment de l’interdiction des néonicotinoïdes en 2016, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), avait signalé que des alternatives aux néonicotinoïdes existent et qu’il s’agissait surtout « d’accélérer la mise à disposition opérationnelle des solutions non-chimiques ».
19/11/24 à 15h53 GMT