Pendant quatre jours, en Janvier 2020, le village de Piaraçu, dans la Terre autochtone de Capoto Jarina au Brésil, est devenu le centre du monde pour 45 peuples autochtones. Environ 600 dirigeants autochtones participent à un événement sans précédent dans tout le pays, à savoir la rencontre des peuples Mebengokrê. Après quatre jours et de nombreux débats, les quelques peuples autochtones présents se sont illustrés dans tout le Brésil lors de la réalisation d'un document officiel : le manifeste de Piaraçu, un manifeste pour la protection de l’environnement et pour le droit à la survie de ces tribus indigènes, signé par de nombreux chefs indigènes du Brésil.
La rencontre a été organisée par le leader Kayapó, le chef Raoni Metukire, dans sa langue maternelle, qui, même à presque quatre-vingt-dix ans, insiste pour convaincre les hommes de repenser l'occupation de la planète. Le leader est resté jusqu'au dernier moment du vote sur le manifeste, qui impliquait des discussions sur les droits des femmes, le respect des jeunes et, principalement, la façon dont les peuples autochtones seront confrontés à un grand défi: les politiques anti-autochtones du gouvernement brésilien actuel.
La réunion sur la terre indigène Kayapó a été un succès. 450 personnes étaient attendues, mais l'événement a réuni 600 participants. Certains invités et plus de 200 visiteurs supplémentaires ont voyagé jusqu'à cinq jours pour répondre à l'appel du chef Raoni. L’objectif de tous les participants est, au-delà de faire reconnaître leurs droits en tant que groupes indigènes, d’acquérir une protection pour leur territoire, soumis aux risques de l’urbanisation et de la déforestation incontrôlées au Brésil. En effet, la terre indigène est traversée par une route à travers laquelle d'innombrables camions de soja et de bétail voyagent. La route est le repère physique de deux territoires indigènes, le monde Kayapó et le parc national du Xingu, mais des deux côtés, il est possible de voir à quel point la forêt a déjà succombé à l'exploitation forestière.
Lors de la réunion du village de Piaraçu, les autochtones ont discuté de certains sujets tels que la réglementation de l'exploitation minière, dans laquelle l'un des points les plus controversés est la proposition du gouvernement de ne pas donner un droit de veto aux peuples autochtones. Ainsi, cette réunion est une démarche importante qui donne davantage de visibilité aux peuples autochtones de la région, mais les démarches indigènes restent souvent sans suite en raison du peu d’importance que le gouvernement brésilien accorde à ce sujet. Face à cela, le chef Raoni et les autres membres de tribus indigènes de la région misent sur la formation des jeunes leaders indigènes pour que la lutte continue. Il est donc important de transmettre les préoccupations indigènes au-delà des frontières pour transmettre leur message et ainsi contribuer à la protection de ces populations et du milieu qu’elles habitent.
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19/11/24 à 15h53 GMT