« Les marais salants sont des systèmes dynamiques qui réagissent aux changements induits par des facteurs naturels ou non naturels. Les marais salants peuvent par exemple répondre à la hausse du niveau de la mer, soit en s’élevant verticalement s’il y a suffisamment de sédiments et de matières organiques pour appuyer ce mouvement, soit en migrant vers l’intérieur des terres si l’espace le permet. Les marais salants, confrontés aux obstacles que constituent les infrastructures (routes, édifices, etc.) et les interventions humaines (remplissages, brise-lames, digues), sont moins en mesure de s’adapter. Ce phénomène s’appelle l’étouffement côtier. Cette situation provoque la perte de marais salants et d’autres habitats côtiers ».
En plus des perturbations humaines directes, les marais salants et les autres habitats du littoral de l’est du Nouveau-Brunswick sont menacés par les effets indirects des influences humaines, comme l’élévation du niveau de la mer associée au réchauffement de la planète.
Selon un rapport publié en 2006 par Environnement Canada, « les plus importantes hausses relatives du niveau de la mer seront observées sur la côte sud-est du Nouveau-Brunswick. Hanson et al. (2006) ont découvert que, en dépit d’une élévation du niveau de la mer de 25 à 32 cm au cours du dernier siècle, c’est la région côtière de Shemogue (considérée comme sous-développée) qui a subi le moins de changement, et ce en comparaison avec les zones côtières plus développées d’Aboiteau, de Shédiac et de Cocagne. Ces recherches ont démontré que ce sont les marais salants les moins touchés par les perturbations humaines ou par l’étouffement côtier qui ont le plus de chance de s’adapter à l’élévation du niveau de la mer ».
Selon Hanson et al. (2006), « la politique de conservation des terres inondées du Nouveau-Brunswick a été conçue pour protéger les milieux humides comme les marais salants. À partir d’informations collectées lors d’une enquête menée par le Conseil de conservation, on constate que certaines règles contenues dans la politique, comme l’exigence d’une zone tampon de 30 mètres entre le milieu humide et les activités en développement, ne sont ni respectées ni imposées. Selon l’enquête, il apparaît clairement que la zone tampon de 30 mètres n’est pas suffisante pour protéger les marais salants ni les zones aménagées des conséquences prévues de l’élévation du niveau de la mer, plus particulièrement sur la côte est du Nouveau-Brunswick ».
Sources : Conseil de Conservation du Nouveau-Brunswick
19/11/24 à 15h53 GMT