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Partenariat scientifique : le Japon dote le Cameroun d'un édifice futuriste pour la recherche agroécologique



  • ’’Briques de terre comprimées, bambou, bois rustique, raphia, rotin, baguettes d’Haumania danckelmaniana (Bissial, localement), béton armé, tôles…’’. Voilà, des matériaux à plus de 90% locaux utilisés par l’architecte japonais, Harufumi Yasuda, dans la conception et la construction de l’édifice abritant l’antenne de l’Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD) Zoulabot Ancien (est-Cameroun), avec une main d’œuvre locale (chantier participatif).

    En attendant la résolution du Conseil d’administration de l’IRAD pour entériner l’acte de réception dudit bâtiment par l’institut, cette antenne a été inaugurée le 13 mars 2024 par le 2ème Adjoint préfectoral de Yokadouma (département de la Boumba et Ngoko), Hervé Botognel Ngomliel.

    C’était en présence du Secrétaire général du MINRESI et présidente du Comité de pilotage (COPIL) dudit projet, Pr Rebecca Madeleine Ebellè Etamé, du Directeur général adjoint (DGA) de l’IRAD, Dr Francis Ngomè Ajebesone, du Représentant-résident de l’Agence de coopération japonaise (JICA) au Cameroun, par ailleurs vice-président du COPIL, Kageyama Tadashi.

    Il s’agit d’une infrastructure fruit du projet de Co-création d’une gestion innovante des ressources forestières combinant les méthodes écologiques et les connaissances autochtones (COMECA), en cours d’implémentation par l’IRAD et l’Université de Kyoto, sous la conduite de la JICA, et du financement du Science and Technology Research Partnership for Sustainable Development Program (SATREPS).

    Dans son intervention, le DGA de l’institut bras séculier de l’État du Cameroun en matière de développement agricole a rappelé les objectifs de ce projet, à savoir : la recherche d’un compromis entre la conservation des ressources naturelles renouvelables et le bien-être des populations rurales ; la recherche des solutions durables pour la gestion des ressources forestières axées sur la réduction du braconnage ; la promotion des produits forestiers non ligneux (PFNL) de haute valeur comme alternative aux revenus de la viande de brousse, afin de réduire la pression sur la faune ; et l’élaboration d’un modèle de gestion durable de la faune à partir d’une méthode de surveillance de la faune, gérable par les populations locales.

    Au cours de cette solennité qui a connu une visite guidée de l’édifice aux relents futuristes et une distribution symbolique de 1942 plants Irvingia Gabonensis et Irvingia Wombulu (Mango sucré et Mango amer), Aframomum spp. (Tondo, Mbongo, jujubes) et Ricinodendron Heudelotii (Djangsang) à 84 personnes, le chef de village Zoulabot Ancien, Pierre Mbegma, a exprimé sa satisfaction. «Le gouvernement, à travers ce projet, nous signifie que nous ne sommes pas oubliés bien qu’étant dans une localité très éloignée. Nous souhaitons que l’IRAD apporte des solutions aux problèmes d’ordre agricole que nous endurons ici», a déclaré le garant de la tradition.

    À son tour, le Représentant-résident de la JICA a magnifié le climat serein et convivial qui depuis des décennies sous-tend le riche partenariat scientifique Cameroun-Japon.

    Et l’architecte Harufumi Yasuda de vanter ce bâtiment qui répond à une démarche éco-construction avec pour avantages : la réduction des émissions du gaz à effet de serre, l’obtention de l’espace agréable par la maîtrise des ressources naturelles (ventilation naturelle, abri de chaleur du soleil, recours à l’énergie solaire…).

    Dans son allocution d’inauguration, l’autorité administrative a remercié les promoteurs du projet pour leur choix sur le village Zoulabot. En revanche, il a demandé aux bénéficiaires de faire bon usage de cette infrastructure écologique de recherche de qualité pour le développement durable de la localité qui abrite une population composée de 30% environ de pygmées Baka.

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