Depuis le mois de mars 2024, la République centrafricaine a réussi à monétiser sa première séquestration de crédit carbone. L’opération qui vient de connaître un dénouement a été réalisée sur une aire relativement restreinte qui a permis au pays d’Afrique centrale de générer deux millions de dollars, soit 1,22 milliard de F. « Ce montant est extrêmement important. Et vous pouvez imaginer si on passe à l’échelle sur des réservations de zones beaucoup plus importantes », a confié le ministre centrafricain des Finances et du Budget, Hervé Ndoba, lors d’une rencontre avec les sociétés de valeur du Trésor (SVT) et les investisseurs camerounais, tenue le 9 avril dernier à Douala. « Les recettes que nous pouvons mobiliser sur ce segment sont importantes, surtout qu’en RCA, nous faisons la démonstration de ce que nous sommes la porte d’entrée de la forêt du Bassin du Congo. Et donc, quand vous voulez préserver ce massif forestier, il faut commencer par la périphérie et non par l’intérieur », ajoute notre source. Le pays entend renforcer cette opération, au regard du potentiel du pays en la matière.
Selon la version révisée de la Contribution déterminée au niveau national (CDN) de la RCA validée en octobre 2021, les écosystèmes forestiers et de prairies du pays constituent un important puits de carbone à capitaliser, pour améliorer le niveau de séquestration du carbone par la biomasse et les sols. « Cette capacité d’absorption est en 2030 respectivement de 735 140 GgCO2 et 739 086 GgCO2 sous scenario inconditionnel et sous scenario conditionnel », précise le document de la Coordination nationale climat du ministère de l’Environnement et du Développement durable.
La nécessaire co-gestion des écosystèmes forestiers
La vision nationale de la RCA sur les changements climatiques est que « à l´horizon 2030, la République Centrafricaine s´insère dans une dynamique de développement socioéconomique soutenu, équitable et durable, car intégrant les défis des changements climatiques dans l´ensemble des secteurs sociaux et productifs ce qui permettra une amélioration du bien-être général de sa population ». Dans la continuité d’une telle vision, et en cohérence avec les objectifs d’adaptation de l’Accord de Paris, les ODD et les orientations prioritaires définies par le gouvernement, l’objectif visé en matière d’adaptation est « d´améliorer d’ici 2030 la résilience des communautés et des écosystèmes dans les secteurs socio-économiques les plus vulnérables aux effets néfastes des changements climatiques ».
Dans le domaine de la foresterie en particulier, la RCA nourrit l’ambition qu’à « l’horizon 2035, les écosystèmes forestiers et les ressources qui leur sont associées, soient cogérés pour les biens et services nécessaires à la paix, à un développement durable et harmonieux, pour la conservation de la diversité biologique et pour la sauvegarde de l’environnement mondial ».
28/02/24 à 08h28 GMT