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Gaz de schiste et réforme de la Loi sur la qualité de l’environnement : Opération de marketing



  • Le gouvernement Charest prépare le terrain pour faire approuver le développement du gaz de schiste et refuser un moratoire. Déposé en avril 2010, le retour précipité à l'agenda parlementaire du projet de loi 89 en est un autre indice.

    Ce projet de loi prétend " améliorer " la Loi sur la qualité de l'environnement en rendant possible la mise à l'amende d'infractions environnementales pouvant aller jusqu'à trois millions de dollars. Greenpeace fera une présentation sur ce sujet au Comité des Transports et de l'Environnement aujourd'hui, à 17h.

    L'image en question

    Pour Greenpeace, cette réforme de la Loi sur la qualité de l'environnement cherche davantage à redorer le côté vert d'un gouvernement noirci par le gaz de schiste. Le ministre de l'Environnement, Pierre Arcand, va utiliser le projet de Loi 89 pour tenter de donner au gouvernement Charest une image de défenseur de l'environnement. Il faut tout de même rappeler que c'est le même gouvernement qui a donné au BAPE un mandat rachitique et limité sur le gaz de schiste et qui refuse toujours de rendre publics les détails des produits chimiques qui sont injectés dans le sol.

    Symbolisme de façade

    En mettant de l'avant le projet de loi 89, le ministre Arcand imite ainsi le gouvernement conservateur de Harper qui, en 2008 avait déjà proposé d'augmenter les pénalités pour les infractions environnementales. Malheureusement, la rhétorique du discours politique n'a que peu de prise sur la réalité. Les pollueurs sont rarement les payeurs. Par exemple, entre 2002 et 2009, Environnement Canada aurait effectué près de 35 000 inspections, envoyé quelque 9000 avertissements, ouvert 288 enquêtes, mais obtenu que 32 déclarations de culpabilité (soit moins de cinq par an).

    Rappelons-nous qu'il a fallu que des citoyens et des groupes comme Nature Québec et l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) forcent le ministre Arcand de l'Environnement à agir dans le cas d'un forage à Leclercville qui émettrait 190 m3 de méthane, soit l'équivalent de plus de 988 tonnes de CO2 par an.

    De l'action pour un véritable développement durable

    Pour Greenpeace, si le gouvernement Charest veut vraiment agir plutôt que de faire du symbolisme de façade, comme c'est le cas dans le projet de loi 89, il devrait appliquer le principe de précaution et décréter un moratoire immédiat sur l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste. Le reste n'est que de la diversion et des opérations de marketing.

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