Le Regroupement des conseils régionaux de l'environnement (RNCREQ) accueille avec grande satisfaction le Plan d'action 2011-2020 sur les véhicules électriques dévoilé aujourd'hui. Le Québec est très certainement un des rares endroits au monde où une telle stratégie a autant de sens, tout simplement parce que l'électricité produite de sources renouvelables occupe une place prépondérante de notre portefeuille énergétique.

Que le Québec prenne sa place dans ce secteur d'avenir et contribue ainsi à réaffirmer son leadership en matière de lutte aux changements climatiques, est une bonne nouvelle. Il s'agit aussi d'une opportunité de développer notre expertise, de dynamiser l'industrie québécoise des technologies propres, d'améliorer la qualité de l'air et de réduire la dépendance au pétrole.
Toutefois, il faut éviter de voir dans cette stratégie la solution miracle à toutes les conséquences économiques, sociales et environnementales de notre forte dépendance au pétrole dans le secteur des transports. L'électrification est souhaitable et nécessaire, mais ne permet pas, à elle seule, de relever tous ces défis.

Il est impératif de prendre en considération les éléments suivants :

• Les équipements et les infrastructures pour soutenir cette filière mettront du temps à se déployer partout sur le territoire ;
• Les véhicules électriques restent pour le moment peu abordables, donc peu accessibles ;
• Des avancées technologiques importantes sont encore nécessaires en ce qui a trait à l'autonomie des batteries ;
• Le secteur du transport des marchandises, difficile à électrifier, occupe une part très importante du bilan de la consommation énergétique au Québec ;
• La voiture électrique ne permettra pas de diminuer les problèmes de congestion routière ni de réduire les besoins de nouvelles infrastructures (ponts, autoroutes, stationnements, etc.) ;
• Une automobile demeure énergivore, si l'on considère son cycle de vie de sa fabrication à son élimination.
  

Pour le RNCREQ, il faut donc envisager une stratégie globale visant l'amélioration de la mobilité et la réduction des déplacements automobiles, qui devra nécessairement :

• Éviter l'étalement commercial, résidentiel et industriel et concevoir des aménagements du territoire plus denses et plus diversifiés ;
• Favoriser le transport collectif et actif ;
• Assurer une meilleure gestion du transport routier des marchandises ;
• Orienter le développement autour des axes de transport collectif existant.
  

Les acteurs socioéconomiques, décideurs et citoyens se sont d'ailleurs penchés sur une telle question globale dans le cadre de la démarche des Rendez-vous de l'énergie. Les résultats des activités régionales, les opportunités et initiatives gagnantes pour réduire notre dépendance au pétrole seront mis en commun lors du premier Forum québécois sur l'énergie qui se tiendra à Shawinigan les 16, 17 et 18 novembre 2011.