" Notre centrale solaire photovoltaïque, en termes de contribution à l'atténuation des émissions de gaz à effet de serre, permettra d'éviter le rejet de 64,4 tonnes de gaz carbonique par an dans l'atmosphère ". C'est l'une des raisons qui selon le ministre de l'environnement et du Développement durable, Jean Couldiaty a conduit son département à acquérir une centrale solaire photovoltaïque. Il a indiqué que cette centrale vient montrer comment le Burkina peut contribuer à la lutte contre les changements climatiques, mais aussi à des économies d'énergie. " Chaque jour à cause du photovoltaïque nous économisons 34000 à 35000 fcfa par jour donc plus 125 millions par an.
Alors, non seulement on lutte contre les effets des changements climatiques, mais aussi on fait des économies au niveau de notre budget ", a-t-il affirmé. En outre, l'énergie électrique produite par la centrale, soit environ 127 MWH par an, est injectée dans le réseau de la SONABEL par un tableau général basse tension. Il a fait savoir que le projet a vu le jour grâce à une subvention de 225 millions de fcfa accordée en octobre 2011 par la Chine Taïwan au Burkina pour la réalisation d'un projet environnemental dans le domaine des changements climatiques. Sans hésiter, le ministère en charge de l'environnement a défini ses priorités et a opté pour une centrale solaire photovoltaïque. " Cette réalisation traduit le soutien du gouvernement de mon pays (Taïwan) au gouvernement burkinabè dans la mise en oeuvre de sa politique de développement des énergies propres et de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre ", a pour sa part déclaré l'ambassadeur de Taïwan au Burkina, Zhang Ming-Zhong. Il a ajouté que la centrale photovoltaïque du MEDD a une puissance de 78 KW et est composée de 381 modules solaires et de 8 onduleurs réseau de 10 KW pour une durée d'utilisation de 20 à 25 années.
" 8,3 heures d'insolation moyenne par jour au Burkina "
Selon l'ambassadeur Zhang Ming-Zhong, l'ambition de cette installation est de contribuer entre autres à atténuer les émissions de gaz à effet de serre, à réduire la facture d'électricité du MEDD, et à la diversification de l'offre énergétique nationale. Pour lui l'impact de l'énergie solaire sur le développement économique et social d'un pays est considérable. " Mais, la faible utilisation du rayonnement solaire pourtant très abondant en Afrique et particulièrement au Burkina Faso avec 8,3 heures d'insolation moyenne par jour, doit interpeller davantage le grand public et les autorités pour y voir une approche nouvelle de la question énergétique ", a-t-il soutenu. Surtout qu'à ce jour, les changements climatiques, amplifiés par les activités anthropiques constituent une réelle menace pour l'équilibre de l'environnement mondial et le développement durable. D'où l'importance de la promotion des sources d'énergies alternatives, renouvelables telles que le biocarburant, le solaire ou l'éolien. Quant au ministre en charge de l'environnement, Jean Couldiaty, il a souhaité que cette oeuvre, première du genre dans un bâtiment administratif de l'Etat fasse tâche d'huile au niveau des autres structures étatiques. " Nous aimerions que les autres départements ministériels, les structures de l'Etat, les privées et les particuliers puissent s'inspirer de notre exemple pour installer des minis centrales solaires ", a-t-il dit. En ce qui concerne le coût élevé de la technologie, le ministre Couldiaty se veut rassurant. " La société Speedtech/Energy qui a réalisé notre centrale a prévu d'installer au Burkina une unité de d'assemblage de plaques solaires ", a-t-il précisé. Le vice président de Speedtech/Energy, Alain Nana a expliqué que la centrale qu'ils ont installé au MEDD est dénommée " technologie au fil du soleil ", car elle n'est pas munie de batterie d'emmagasinage et l'énergie solaire est directement utilisée par les onduleurs et injecter dans le réseau. " Nous sommes installés depuis deux ans et nous sommes en train de monter l'usine d'assemblage qui va nous permettre de d'assembler des plaques solaires au Burkina. Cela va réduire le coût et va créer des emplois au Burkina. Si tout va bien d'ici à la fin de l'année l'usine sera prêt ", a-t-il assuré.
Raphaël KAFANDO | Sidwaya.bf
04/09/24 à 08h48 GMT