L'éland de derby occidental (taurotragus derbianus derbianus), connu aussi sous le nom de ''la belle antilope'', est ''gravement menacé'' de disparition, a alerté mardi Ismaïla Diop, directeur de cabinet du ministre sénégalais de l'Environnement et du Développement durable.
M. Diop s'exprimait à
Saly-Portudal, près de Mbour (Sud-est de Dakar), où il présidait un atelier
international de trois jours (29-31 janvier) sur la conservation de cette
espèce.
Selon lui, la menace qui pèse sur cet animal est lié aux multiples et intenses
pressions qui s'exercent sur les écosystèmes de la sous-région ouest-africaine.
L'éland de derby occidental, une espèce d'importance endémique de cette
sous-région, est la plus grande antilope du monde, a-t-il rappelé.
Et à l'exception d'une population résiduelle en Afrique de l'Ouest, cette
espèce est essentiellement présente au Nord du Cameroun et en République
centrafricaine.
''Les multiples et intenses pressions qui s'exercent sur les écosystèmes,
notamment les feux de brousse, la colonisation agricole et minière, le
braconnage, l'exploitation forestière abusive et le surpâturage du bétail
constituent de véritables obstacles à son développement'', a-t-il souligné.
Il a indiqué que ''ces pressions se traduisent par un morcellement des
corridors biologiques, tant sur le plan national que transfrontalier''.
''A ces pressions s'ajoutent les distorsions des cadres institutionnels, de
gouvernance et de réglementation dans la gestion des ressources naturelles d'un
pays à l'autre qui, du reste, concernent les pressions dans certains pays,
notamment la carbonisation et les défrichements''.
Il a souligné que les autorités sénégalaises ont eu, très tôt, la clairvoyance
de mettre en place un réseau d'aires protégées représentatives de l'ensemble
des écosystèmes du pays. Cela a, selon lui, a permis de sauvegarder l'essentiel
de la grande et moyenne faune du pays.
D'après Diop, la plupart des espèces de cette grande et moyenne faune restent
confinée dans le Sud-est du Sénégal et particulièrement dans le Parc national
du Niokolo Koba, qui a une superficie de 913.000 ha.
Il a souligné que le gouvernement sénégalais a ''la ferme volonté'' de coopérer
avec la République Tchèque, ainsi que la communauté internationale et les
différentes parties prenantes.
Pour le Directeur des Parcs nationaux (DPN) du Sénégal, le colonel Soulèye
Ndiaye, l'effectif de 170 individus recensés dans le Parc national de Niokolo
Koba ''prouve une diminution progressive de cette espèce dans cette zone''.
''A la fin des années 70 et au début des années 80, le nombre de sa population
était estimé entre 400 et 800 individus. Si l'exactitude des estimations du
nombre d'individus de cette timide et insaisissable espèce reste floue, il n'en
demeure pas moins vrai que le nombre de sa population a fortement diminué ces
vingt et trente dernières années'', a-t-il expliqué.
ADE/ASG/DND
APS
04/09/24 à 08h48 GMT