Les systèmes éducatifs partout dans le monde traversent une crise grave dans
divers domaines :
- Une perte de sens des
apprentissages,
- Une démotivation des
acteurs (parents d'élèves, enseignants, élèves),
- Une inadaptation des
sortants aux réalités socio culturelles et au besoin de développement,
- Des problèmes de
financement etc ;
Des solutions ont été tentées à travers des reformes, mais très peu ont
donné les preuves de leur efficacité. Les reformes ont touché tantôt les
programmes, les méthodes d'enseignement/apprentissage, ou l'évaluation.
Il en résulte plusieurs types de programmes :
- Les programmes de types
anciens " Humanité anciennes ",
- Les programmes de types
classique selon une approche par les contenus : une liste de contenus de
discipline ;
- - Des curricula et des
référentiels basés sur la pédagogie par objectif (P.P.O) ;
Parallèlement des réflexions ont été menées sur les méthodes pédagogiques à
savoir la façon de mener les apprentissages : la méthode active dans les
années 1980-1990. A partir des années 1990, des reformes sont menées selon une
nouvelle approche appelée " Approche Par les Compétences (APC ) " dans
beaucoup de pays.
I. HISTORIQUE DE L'APC
L'APC est encore une approche qui vient du monde de
l'entreprise et qui a germé dans les pays anglo-saxons. Elle est d'abord mise en
oeuvre dans l'enseignement technique et professionnel, avant de gagner
l'enseignement général ; Trois phénomènes sont à considérer comme moteur
du développement de l'APC.
1. Le néolibéralisme
- Processus de
mondialisation, de globalisation, d'économie de marché, de compétitivité ;
- Création dans les
entreprises de leurs propres services de formation, autour des référentiel
" de compétence " ;
- Reprise du dialogue
avec les écoles par les entreprises ;
2. Deux autres phénomènes conjoints
- La politique éducative
des organismes internationaux comme la BM, l'UNESCO, l'UNICEF, le PNUD, la
CONFEMEN ... visait à accroître le rendement qualitatif, notamment axé sur la vie
citoyenne et le développement durable (formulation des compétences de vie ou
" life skills ").
- Constat d'échec quasi-
généralisé de l'école en Afrique, particulièrement en Afrique francophone
(échec reconnu par les organismes sus cités).
II. LES FONDEMENTS THÉORIQUES DE L'APC
1. De l'évolution du statut de la connaissance au fil des siècles
Connaître c'est :
- Prendre connaissance
des textes fondamentaux et les commenter ;
- Assimiler les
résultats des découvertes scientifiques et technologies ;
- Démonter sa maîtrise
d'objectifs traduit en comportements observables
- Démontrer sa
compétence
2. Les objectifs et quelques principes de base de l'APC
A. Les objectifs de l'APC
L'Approche Par les Compétences vise les objectifs essentiels suivants :
- Accroître l'efficacité
interne et externe du système ;
- Réduire les échecs
scolaires en garantissant une meilleure fixation des acquis ;
- Augmenter l'équité du
système : permettre aux plus faibles de rem éditer à leurs lacunes ;
- Augmenter la
motivation des élèves : donner plus de sens aux apprentissages ;
- Contribuer à
l'allègement des programmes ;
- Lutter contre une
simple mémorisation et la restitution dans les apprentissages et l'évaluation.
- Mettre l'accent sur ce
que l'élève doit maîtriser en fin de chaque sous- cycle et en fin de la
scolarité obligatoire, plutôt que sur ce que l'enseignant doit enseigner ;
- Certifier les acquis
en termes de résolution de situations concrètes.
L'APC est donc un modèle sur lequel s'appuie une reforme des curricula pour
permettre le développement intégral de chaque apprenant. A travers elle, les
apprentissages seront plus significatifs et partant plus fructueux.
B. Quelques principes de base de l'APC
La complexité est naturelle, il ne faut pas en avoir peur.
- L'erreur est naturelle
chez l'élève. Il faut s'en servir pour le faire progresser (car même le plus
compétent commet des erreurs).
- Il ne faut pas
sacrifier la qualité au profit de la quantité : seuls les acquis de
qualité s'installent durablement ; d'où la nécessite d'alléger les
programmes d'enseignement.
- Les pratiques de
classe ne peuvent changer que si l'on change les pratiques d'évaluation.