Financée par le fonds d'urgence de
l'UNESCO, l'évaluation du degré d'inclusivité sociale des politiques
publiques de trois pays du Sahel sera lancée, lundi 10 juin 2013, par un
atelier qui se tiendra à Ouagadougou (Burkina Faso). Deux autres
ateliers suivront : l'un à Niamey (Niger), les 19 et 20 juin, l'autre à
Dakar (Sénégal), les 24 et 25 juin.
Premier atelier à être organisé en Afrique de
l'Ouest dans le cadre d'un programme inter-régional de l'UNESCO couvrant
neuf pays du monde, dont trois pays du Sahel, un atelier réunira, les
10 et 11 juin 2013, à Ouagadougou (Burkina Faso), une quarantaine de
participants. Ces derniers auront ainsi l'occasion de s'approprier les
termes de référence de l'évaluation des politiques publiques qui sera
menée dans ce pays avec le soutien de l'UNESCO.
Ils finaliseront et valideront la méthodologie
proposée pour cet examen par une équipe multidisciplinaire de
consultants. Ils décideront également de la composition du
Comité-Conseil chargé d'orienter l'équipe qui conduira l'évaluation dont
l'objectif final est d'assurer le renforcement des capacités nationales
du Burkina-Faso, en aidant le gouvernement à évaluer, à comparer et à
réformer ses politiques nationales et locales, ainsi que les cadres
réglementaires dans lesquels elles sont mises en oeuvre, afin d'accroître
leur niveau d'inclusivité et leur durabilité sociale, y compris à
l'égard des femmes.
Cet exercice sera également lancé, quelques jours
plus tard, dans deux autres pays du Sahel, par des ateliers similaires
qui se tiendront au Niger, les 19 et 20 juin, et au Sénégal, les 24 et
25 juin 2013. Au total, neuf pays du monde sont concernés par ce
programme de l'UNESCO.
Partout où il sera conduit, l'examen du degré
d'inclusivité des politiques publiques a pour ambition de favoriser
l'existence de politiques et de cadres réglementaires nationaux et/ou
locaux harmonisés, propices à des sociétés inclusives et garantissant
l'égalité des chances pour tous.
Ainsi, parmi les principaux résultats attendus
figurent la formulation, la validation et la mise à disposition dans les
juridictions concernées d'une méthodologie d'évaluation des degrés
d'inclusivité des politiques publiques et des cadres réglementaires,
dans une démarche coordonnée et participative favorisant le consensus
autour des principes retenus pour ces évaluations, l'identification des
bonnes pratiques politiques et des lacunes, ainsi que la formulation de
véritables " feuilles de route " pour la réforme des politiques
publiques évaluées.
A cette fin, les gouvernements des pays partenaires
et l'ensemble des acteurs-clefs des processus de définition et de
conduite des politiques publiques - y compris les ONG et les
associations d'ayants-droits -, recevront un soutien technique et des
conseils des experts de l'UNESCO pour l'opérationnalisation des
recommandations et des scénarios politiques, et pour la formulation de
politiques et de processus de planification socialement inclusifs.
Au Burkina Faso, comme dans chacun des deux autres
pays du Sahel où cette évaluation des politiques publiques sera
conduite, des ateliers de restitution et de validation des résultats de
cet examen devraient également être organisés afin d'assurer une large
participation des populations concernées et permettre une plus grande
appropriation des résultats validés.
L'évaluation des politiques publiques et des cadres
réglementaires burkinabés, nigériens et sénégalais lancée par les
ateliers de Ouagadougou, Niamey et Dakar, devrait ainsi contribuer à
faire de l'intégration sociale un objectif général et une composante
essentielle des politiques publiques de ces trois pays afin d'aboutir au
développement de sociétés inclusives garantissant à tous un accès
équitable aux opportunités.
La construction de sociétés inclusives est en effet
un besoin et un engagement de longue durée pour l'ensemble de la
communauté internationale et tout particulièrement pour l'UNESCO qui en a
fait l'un des thèmes prioritaires de son programme pour la gestion des
transformations sociales (MOST) en 2012-2013.
En 1995, le Sommet mondial pour le développement
social à Copenhague a ainsi défini la société inclusive comme étant une
société pour tous, dans laquelle chaque individu a un rôle actif à
jouer. Cette communauté est fondée sur les valeurs fondamentales
d'équité, égalité, justice sociale, droits de l'Homme et libertés, ainsi
que sur les principes de respect de la diversité. Elle est aussi dotée
des mécanismes nécessaires qui permettent aux citoyens de participer aux
processus de prise de décisions qui affectent leurs vies, et
conditionnent finalement leur futur commun.