Les organisations non gouvernementales (ONG) ont été entendues ! Elles qui redoutaient que la prochaine conférence environnementale qui doit avoir lieu à Paris ne soit qu’une série de colloques et d’évènements médiatiques ont eu gain de cause. En effet, la conférence aura lieu en une seule fois, les 29 et 30 novembre prochain au palais de l’Élysée. Réaffirmation de l’engagement du gouvernement ou main tendue aux ONG ?
Un contexte de crise
Avec l’actualité environnementale, ce serait effectivement une bonne idée que le gouvernement se rabiboche avec les ONG. En effet après l’abandon de l’écotaxe par la ministre de l’Écologie Ségolène Royal puis le retrait de la proposition concernant la gratuité des autoroutes le week-end, on ne peut pas dire que le gouvernement de Manuel Valls soit très populaire auprès des ONG.
C’est pour cela que Ségolène Royal a reçu, vendredi 17 octobre les ONG membres du Conseil national de la transition énergétique pour leur annoncer la tenue en une seule fois de la conférence environnementale. « Nous sommes satisfaits de constater que la ministre renonce à fragmenter la conférence environnementale en trois sessions thématiques comme elle l’avait envisagé, mais après la décision calamiteuse prise sur l’écotaxe, nous confirmons que nous ne participerons pas à la table ronde sur les transports » a d’ailleurs indiqué Benoît Hartmann, le porte-parole de France Nature Environnement.
Une vaste opération de communication ?
Début octobre, la ministre de l’Écologie avait annoncé que la conférence environnementale, grand rendez-vous annuel depuis 2012, serait déclinée en trois rendez-vous : un consacré au climat, un autre sur les transports durables et enfin un dernier traitant de la santé environnementale. Chacun de ces rendez-vous devait être agrémenté d’un évènement grand public puis aurait été clos par une grande réunion sous la houlette du président de la République en décembre. Pour beaucoup cette initiative avait alors était perçue comme une vaste opération de communication visant à faire oublier l’échec du processus de dialogue.
Mais, derrière ces polémiques autour de l’organisation de la conférence environnementale, c’est bel est bien l’intérêt de cette manifestation qui est remis en cause. « Elle devait permettre d’instaurer un dialogue continu entre les différents acteurs de la société civile et le gouvernement. La réalité est que chacun y est venu avec sa liste de Noël et qu’elle n’a jamais été un lieu de négociations. François Hollande y a fait de grandes annonces, et après ? » interroge Benoît Hartman qui nous rappelle la conférence environnementale de 2012, où avait été annoncée la création de l’Agence de nationale de la biodiversité, agence qui n’a toujours pas vu le jour…
Mais certaines organisations comme la Fondation Nicolas-Hulot saluent tout de même les deux premières éditions de la conférence environnementale qui ont permis certaines avancées. Néanmoins, Matthieu Orphelin, le porte-parole de la Fondation Nicolas-Hulot reconnait lui aussi que « maintenant, il faut vraiment qu’elle serve à quelque chose et il faut aller dans le concret ». En résumé, même si les ONG saluent la décision de Ségolène Royal de revenir à l’agenda initial, elles sont toujours en attente de recevoir une feuille de route précise pour cette troisième édition de la conférence environnementale.
04/09/24 à 08h48 GMT