WECF a participé au processus de suivi des Objectifs du Développement Durable (ODD) le 24 avril à Genève lors du Forum de la Société Civile de la Commission Economique Européenne des Nations Unies.
Cette réunion permettait aux organisations de la société civile de faire le bilan pour savoir comment les ODD (objectifs adoptés par l’ONU en 2015 pour éradiquer la pauvreté, protéger la planète et garantir la prospérité pour tous) pouvaient être mis en place dans les différents pays, quels étaient les enjeux et les défis à relever.
La Women and Gender Constituency - coalition qui représente la dimension Femmes et Genre à la Convention Cadre des Nations Unies pour le Changement Climatique- a réuni des coalitions d’organisations de la société civile (OSC), représentant les agriculteurs, les syndicats, les personnes en situation de handicap, les migrants, les jeunes, les femmes… pour préparer les positions des organisations et la présentation lors du Forum politique de Haut Niveau de New York, plateforme centrale des Nations Unies pour le suivi des ODD, en juillet 2017.
En introduction de la séance, Christian Friis Bach, secrétaire général de l’UNECE a indiqué que la mise en place des ODD n’était pas suffisamment suivie ni documentée, mais que les organisations de la société civile, avec leur cadre de redevabilité, pouvaient aider à la construction de bilans.
Chaque Etat peut en effet déposer une contribution volontaire, mais la qualité de ces Rapports Volontaires Nationaux dépend de l’engagement de chaque pays. En Belgique par exemple, le processus des ODD est piloté par le 1er ministre, ce qui implique un fort engagement politique.
Les gouvernements réalisent que l’Agenda 2030 est extrêmement ambitieux (17 objectifs, reliés les uns aux autres, pour l’ensemble des pays du monde, et qui nécessitent un travail de recoupement pour assurer la réussite- et nécessite de transformer les procédures pour travailler de façon transversale.
L’implication des OSC peut permettre de sortir des silos puisque nous sommes représentatifs de l’ensemble de la société, et portons des revendications concrètes de lutte contre la pauvreté et pour un développement soutenable.
Les OSC ont souligné l’importance de construire un cadre global d’indicateurs pour mesurer la mise en place des ODD, et la nécessité de travailler avec des statisticien.nes au niveau national, pour disposer de données quantitatives et qualitatives.
Pour valoriser leur travail, les OSC plaident pour une institutionnalisation de leur participation à tous les niveaux (mise en place, suivi et révision des ODD), ce qui signifie des moyens financiers et du soutien pour le renforcement des capacités.
WECF France était chargée de faire le bilan de l’objectif 2 (élimination de la faim, sécurité alimentaire, nutrition et agriculture durable) et nous avons pointé le contexte :
- la faim et la malnutrition restent une réalité dans plusieurs pays d’Europe centrale et d’Asie
- les risques sont élevés pour les groupes marginalisés tels que les réfugiés, les sans abri ou les minorités
- le surpoids et l’obésité sont un risque sanitaire majeur dans la plupart des pays de la zone ECE des Nations Unies
L'association a également indiqué que les pratiques agricoles qui dessinent nos paysages, dégradent nos ressources naturelles (sols, forêts, eaux, biodiversité), que l’agriculture intensive est une source de gaz à effet de serre, de pollution de l’air, de l’eau et des sols que les transports de denrées alimentaires, sur de longues distances, produisent un gaspillage énorme d’aliments (et d’emballages inutiles), et que de petites exploitations agricoles ne peuvent pas vivre de leur production et sont contraintes de céder des terres à l’agriculture intensive.
Avec ces constats sans appel, WECF a proposé des recommandations sur la nécessité de réorienter la façon dont nous produisons et consommons, avec l’appel à
- une réforme en profondeur de la Politique Agricole Commune, l’une des politiques agricoles les plus influentes du monde
- un lien plus fort entre changement climatique et dégradation environnementale causée par l’agriculture
- un lien entre l’injustice sociale et les inégalités femmes-hommes dans les systèmes de production locaux
- l’arrêt de l’accaparement des terres et des monopoles des semences
- l’intégration des consommateurs dans les processus de décision
L'organisation a aussi indiqué que ces orientations étaient possibles, puisque nos projets de terrain contribuent à
- soutenir les petites coopératives locales, l’agriculture biologique et les énergies alternatives,
- à développer des échanges de bonnes pratiques entre jeunes, agriculteurs et agricultrices pour se former et promouvoir une agriculture respectueuse des humains et des écosystèmes et capable de lutter contre le changement climatique.
- Créer des incubateurs pour développer l’emploi autour d’une agriculture locale soutenable
- Sensibiliser le grand public aux questions d’environnement sain et sans produits chimiques toxiques
En Arménie avec son partenaire AWHHE, sur le territoire de Haute Savoie avec les collectifs ADP Léman ou InitiaTerre, partout en France avec les ateliers Nesting et ma Maison Ma Santé, si WECF peut le faire, alors les décideurs locaux nationaux et internationaux peuvent répliquer ces initiatives porteuses d’un changement au bénéfice de tous et toutes.
04/09/24 à 08h48 GMT