Activité très peu connue et souvent mal perçue dans certaines communautés, l’orientation consiste à proposer à une personne grâce à des tests psychométriques, des questionnaires d’intérêts ou encore des tests projectifs, les différentes voies qui s’offrent à elle pour sa réussite scolaire, professionnelle ou de carrière.
Dans le milieu éducatif, cette tâche incombe au Conseiller d’orientation dont la mission est d’accompagner l’apprenant afin de mieux l’orienter en fonction de ses aptitudes, de ses intérêts, de ses aspirations et parfois de son milieu. L’orientation scolaire et professionnelle est essentielle pour accompagner les adolescents dans la construction d’un projet d’avenir et s’impose même comme un droit garanti par la convention relative aux droits de l’enfant.
Reconnue par l’Unesco, l’orientation-conseil est une discipline à part entière dans les établissements scolaires avec sa batterie d’activités au rang desquelles des counselings, des causeries éducatives, en passant par des échanges...
Mais les Conseillers d’Orientation censés être des acteurs de première ligne font face à plusieurs obstacles importants dans l’exercice de leur profession au Cameroun.
Une descente au Lycée Classique de Manjo dans la région du Littoral a permis de mettre en lumière le quotidien du Conseiller d’Orientation Ngo Djon Genéviève. Affectée depuis deux ans dans cette structure, la conseillère est seule dans le service de l’orientation qui a la charge de près de 1700 élèves. Or d’après les standards internationaux, un conseiller devrait accompagner 300 élèves, ce qui signifie que cette structure devrait disposer d’au moins cinq conseillers. Quels résultats peut-elle obtenir, combien de fois en une année peut-elle s’entretenir un enfant ? Or, cette réalité n’est pas propre au seul Lycée de Manjo qui d’ailleurs pour beaucoup, serait classé parmi les structures plus nanties en ce sens qu’ils sont légions sur le territoire national, les établissements scolaires qui n’ont jamais vu passer un Conseiller d’Orientation.
Comment comprendre qu’en plus de toutes les carences auxquelles nous venons de faire allusion, vienne s’ajouter le manque de cohésion entre différents acteurs de l’éducation ? Quand ce n’est pas la direction de l’établissement qui refuse de libérer des plages horaires pour les différentes activités d’orientation, ce sont des propos malveillants des collègues des autres disciplines, propos qui cachent mal leur ignorance sur l’importance voire la nécessité de l’orientation-conseil ou alors leur complexe empreint de jalousie.
Il est grand temps qu’une vaste sensibilisation soit faite sur l’importance de cette profession dans l’accompagnement efficient et efficace des apprenants, aux fins d’inciter les parents et même les apprenants à recourir aux services des Conseillers d'Orientation, pour limiter au maximum la déperdition scolaire.
04/09/24 à 08h48 GMT