Depuis la fin des examens officiels de la session 2017 - 2018 se prépare une nouvelle année scolaire. Les préparatifs varient d’un ordre d’enseignement à un autre. Dans l’enseignement privé, les promoteurs rivalisent d’adresse : d’une part les résultats des examens officiels sont allègrement affichés aux abords des établissements ou sur de grandes banderoles jonchant les rues, avec des statistiques alléchantes (100 % au BEPC, 82 % au Probatoire, 98 % au BAC,…). Cet affichage n’est pas anodin, il joue une fonction marketing de grande envergure : attirer le plus grand nombre d’élèves, ces derniers aimant s’inscrire dans les établissements à fort taux de réussite. D’autre part, rendre l’établissement plus beau en entreprenant des travaux de remise à neuf est un gage de beaucoup de sérieux et l’un des atouts sur lesquels les chefs d’établissement au Cameroun comptent énormément. Ainsi, les bâtiments sont systématiquement repeints, les tables bancs restaurés, les latrines réaménagées, en un mot les infrastructures font peau neuve.
Que se passe-t-il au même moment dans les établissements publics ?
Pendant que les promoteurs privés engagent des travaux de rénovation dans le but de présenter aux parents, un cadre agréable de travail pour leur progéniture, les établissements publics restent fermés, attendant la rentrée administrative du personnel. Or la rentrée scolaire est un moment fort de l’année, les enfants reprennent le chemin de l’école. Le cadre de travail l’année scolaire précédente a pu subir quelques altérations, les murs ont été défraichis, les tables bancs cassés, les latrines endommagées. Le milieu de travail qui va reprendre du service doit être apprêté. Mais une semaine avant le 03 septembre, date de reprise effective des cours sur l’ensemble du territoire camerounais, certains établissements publics semblent ne pas se préoccuper de la restauration des infrastructures. Une descente dans quelques établissements publics nous a permis de découvrir à une semaine de la rentrée, des herbes poussant allègrement, des salles de classes en piteux états (plafonds dégarnis, portes et fenêtres cassées, des tableaux noirs irréguliers, plusieurs tables cassées), des latrines dans un état déplorable ; c’est tout simplement un spectacle laissant à désirer que nous offrent les établissements publics.
Quelle en est la raison ?
A la question de savoir comment se préparait la rentrée scolaire et à quand les travaux de rénovation, des responsables d’astreinte de certains établissements indiquent qu’aucun budget n’était prévu à cet effet et que les travaux de curage des caniveaux, de désherbage et de nettoyage des sols seraient effectués par les élèves le jour de la rentrée. Comment le jour de la rentrée scolaire peut-il devenir un jour de nettoyage alors que des progressions et emplois de temps sont déjà remis aux enseignants qui, ce jour-là devront dispenser les enseignements ? Pendant que les élèves des établissements privés prendront leurs premières leçons ce 03 septembre, la majorité de ceux des établissements publics seront pour les uns en train de s’inscrire, pour les autres en train de faire la propreté de leur établissement. C’est une préparation de la rentrée scolaire à plusieurs vitesses.
L’on ne saurait d’ailleurs s’étonner à cette allure, que les établissements privés prennent la tête du classement des établissements les plus performants lors des examens officiels, pendant que les établissements publics ferment le peloton. Vivement que cette manière de fonctionner change et que dans le budget de fonctionnement des établissements publics, soient intégrés des frais relatifs aux préparatifs de chaque nouvelle année scolaire.
04/09/24 à 08h48 GMT