La NAPA n°121 parle du coût humain de la conservation en forêt d'Afrique Centrale.
Edito Geoffroy MAUVAIS Coordinateur du Papaco
"L’extinction silencieuse"
La Girafe est un animal attachant. Elle est élégante, placide, déambule d’un pas qui semble ralenti, comme pour ne pas déranger la nature qui l’entoure. Elle est drôle quand elle rumine d’un air un peu rêveur, comique quand elle s’écartèle pour boire, impressionnante quand elle contemple par - dessus la canopée. Elle ne fait pas d’histoire, ne cherche pas la bagarre et survit sans bruit au milieu du reste du monde, des prédateurs, du bétail, des villages, des routes...
Malgré sa taille et sa robe colorée, on la voit peu et on ne l’entend pas. Elle vit discrète et se meurt tout aussi discrètement. Les articles fleurissent ces dernières années au sujet de sa disparition en Afrique, son unique continent ; en cela elle est bi en représentative de ce qui se passe loin des yeux et loin des cris qui portent sur les espèces plus emblématiques comme les éléphants, les lions, les rhinos ou les pourtant si élusifs pangolins.
Africa Geographic * a publié récemment un article (préparé par la Giraffe Conservation Foundation - https://giraffeconservation.org/) sur ce bel animal et l’on y apprend beaucoup de choses sur ce qui conduit à l’évanouissement progressif de la Girafe de nos paysages. La Girafe est classée « vulnérable » sur la Liste Rouge de l’UICN. Elles font donc partie des espèces menacées et leurs effectifs ont diminué de 40% au cours des 30 dernières années, avec un nombre d’environ 100 000 individus pour toute l’Afrique aujourd’hui. Ce qui la différencie des animaux sur lesquels on communique beaucoup, c’est que sa disparition n’est pas liée à un trafic global (essentiellement vers l’Asie) comme dans le cas des espèces citées précédemment.
Non, comme la plus grande partie de la biodiversité en Afrique, elle s’en va du simple fait de la fragmentation ou de la disparition de son milieu naturel, conséquence inévitable de l’accroissement démographique et d’un développement coûteux en environnement...
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04/09/24 à 08h48 GMT