Par Christin CALIXTE, membre de JFDD , dans le cadre de l'Initiative Jeunesse de lutte contre les changements climatiques
La problématique de la gestion des déchets solides n'est pas typique à la société haïtienne. Elle est un corollaire de toute société. Si, dans les pays développés, le traitement des déchets ne constitue pas un problème véritable, par contre, dans les pays sous-développés, il représente un lourd fardeau et a des conséquences néfastes sur le fonctionnement quotidien des collectivités. Dans le cas d'Haïti, les nombreuses interventions effectuées par les institutions étatiques (le ministère des Travaux Publiques, Transport et Communications, le ministère de l'Environnement, les mairies, le SMCRS etc....), les organismes du secteur privé et les initiatives privées se sont révélées jusqu'ici insuffisantes en tenant compte de la technique utilisée pour effectuer le ramassage d'ordures.
Jude Édouard Pierre, le Président de la Fédération Nationale des Maires Haïtiens (FENAMH) et maire de Carrefour, lors d’une conférence de presse conjointe, estime que Port-au-Prince et la région métropolitaine produisent quotidiennement près de 3,000 tonnes de fatras, déplorant l’absence d’une véritable politique véritable publique des déchets.
Par ailleurs, il est sans concession devant l’inefficacité du Service Métropolitain de Collecte des Résidus Solides (SMCRS), qui collecte moins de 13 % des déchets de la région métropolitaine. Pour le maire de Carrefour, le recyclage est indispensable, soulignant que 73% des déchets qui encombrent nos rues, sont d’origines organiques et facilement compostables, ce qui représente un potentiel économique élevé en terme d’engrais naturel pour le secteur agricole.
Marie-Claude F. Bayard, la Directrice de la Fondation Odette Roy Fombrun abonde dans le même sens, affirmant que la valorisation des déchets peut transformer ce fléau urbain en opportunité. Toutefois, elle souligne et que seul Cité Soleil possède un site de dépôt de déchets, déplorant par ailleurs, le manque d’éducation civique des citoyens
Pour Rosny Desroches, Directeur de l’Initiative de la Société Civile (ISC) si l’on veut attirer les touristes, il faut des villes et des sites propres, Il souligne qu’il est vain de croire que l’on ne peut espérer attirer les touristes s’ils sont accueillis par des montagnes d’immondices en débarquant dans la destination. Il propose la création d’un comité communal bénévole d’assainissement, pour contribuer à la lutte contre les résidus solides urbain.
Face à ce fléau croissant, la FENAMH et des organisations de la Société Civile se sont regroupés avec comme objectif de mettre en place un système de collecte, de tri et de recyclage spécial pour 3 catégories de déchets : le plastic, les déchets organiques et le papier et carton pour que nos villes deviennent enfin propres et attrayantes.
L’impact des déchets sur le changement climatique est important et du même niveau que celui de l’aviation civile, c’est-à-dire environ 4% du total à l’horizon 100 ans. Ce pourcentage est de 15 à 20% pour les 30 prochaines années. Cet impact provient du méthane généré par les fractions organiques des ordures ménagères qui se décomposent en conditions anaérobies, dans les décharges telles celles existant dans la plupart des pays en développement.
Sources:
http://www.gevalor.org/fr/dechets-et-rechauffement-climatique/dechets-et-rechauffement-climatique
À propos de l'initiative jeunesse
L'initiative jeunesse de lutte contre les changements climatiques a pour objectif de sensibiliser les jeunes francophones aux changements climatiques. Elle permet également de faire connaître les actions et l’engagement de la jeunesse francophone pour lutter contre les changements climatiques sous la forme d’une série d’articles.
[IJLCC]
Pour plus d’informations, consultez le dossier Médiaterre de l'Initiative Jeunesse de lutte contre les changements climatiques [IJLCC]
04/09/24 à 08h48 GMT