« C'est un rapport peu banal dans son contenu, et moins encore dans ses retombées », dit Jean-Dominique Senard, Vice-président d’EpE et PDG de Renault depuis janvier 2019. Il ajoute « Pour que tout cela soit possible, il est nécessaire que les sphères industrielles, politique et citoyenne soient solidaires et agissent ensemble », estime il. « Le monde politique doit fournir un cadre réglementaire et définir une fiscalité équitable : il faut rendre la transition écologique incitative et non punitive ».
Cette diminution à moyen terme des émissions carbone n’est pas en lien avec la théorie de la décroissance. Le communiqué de presse des résultats du rapport explique que ce plan est compatible avec une croissance économique, des modes de vie diversifiés et la création d’emploi.
Néanmoins ce plan d’action, pour être mené à bien, nécessite une prise de conscience générale ainsi qu’une volonté commune de s'engager entre tous les acteurs : pouvoir public, entreprises et citoyens.
Les puits de carbones
Les puits de carbone (bois, récifs coralliens…) sont des réservoirs naturels qui absorbe le CO2. Ils devront doubler en proportions selon le rapport pour pouvoir absorber 100 MtCO2 en 2050. Ainsi, au lieu de simplement diminué nos émissions nous pourrions arriver à zéro émissions en absorbant plus de carbone à l’avenir.
Le rôle des filières économiques
Bien sûr il faudra également coupler les efforts en diminuant les émissions de carbone dans les filières. Le rapport demande une diminution des émissions de 4 à 5 % par ans dans les filières : Eau-déchet ; Energie ; Bâtiment ; Agriculture Industrie ; Aviation et Transport domestique. À terme, la balance des émissions totales en carbone sera équilibrée pour arriver à une capture et stockage du carbone (CSC) équivalente à la production de CO2. Au total, c’est une diminution de 80% des émissions sur la période dont 50% de diminution pour le secteur agricole et plus de 90% de réduction pour le secteur du bâtiment et des transports domestique.
Les efforts individuels
Si la conscience collective à déjà entamé un changement des mœurs dans nos rapports à la pollution ; la conscientisation devra être plus forte encore pour que les émissions individuelles diminues. Cela passe par une modification des modes de consommations plus responsable, une modification des moyens de transport domicile-travail et des modes de mobilités. L’association EpE à pour cette étude relevée trois types de comportement : 20% de réticents, 60% de variables et 20% de moteurs. (Plus d’information dans le communiqué en source)
Le développement urbain et les modes de vies
L’urbanisme devra aussi s’accommoder de changement pour convenir à ce changement profond de paradigme. Cela se traduit par une réduction de l’étalement urbain soit une obligation de verticaliser les villes si la démographie le demande. De plus les centres villes devront être plus attractif et la mobilité en ville devra se baser sur plus de transports en commun et une mobilité électrique.
Les modes de consommations seront également impactés et devront se passer au d’énergies fossiles et d’énergies grises au mieux.
Les bénéfices de cette politique stratégique structurelle :
En premier lieu, les bénéfices notables seront ceux impactant la qualité de l’air et la santé.
Deuxièmement, le marché du travail pourrait bénéficier d’un regain de vitalité puisque la transition vers des énergies plus propres va mécaniquement augmenter la demande en travail qualifié (dans le secteur des énergies vertes, éolien, hydroélectrique, solaire, etc.). Le rapport fait état de 300 000 emplois dans ces secteurs. Bien sur le besoin d’aide pour les reconversions professionnelles devront être accompagné par de l’investissement public et privé d’un montant deux fois plus élevé qu’en 2015 soit 75 milliards d’euros.
Les problématiques soulevées :
Quelques turbulences verront le jour et certaines sont déjà connues. Notamment l’accès à la biomasse, qui deviendra une ressource de choix pour la création de biogaz, sera soumise à quelques tensions. Le rapport fait état de certaines tensions supplémentaires surmontables grâce à une coopération entre tous les acteurs du développement durable.
« Globalement, le déploiement massif des technologies existantes permet d’atteindre les niveaux de réduction requis. Les efforts de recherche et d’innovation dans les entreprises, en lien avec la recherche publique, pourraient faciliter la transition en produisant de nouvelles solutions moins coûteuses. Au vu du retard actuel de la France par rapport à ses engagements de réduction d’émissions(3) et de l’ampleur des transformations requises, un délai supplémentaire compromettrait l’atteinte de l’objectif de neutralité carbone annoncé en 2017. Les vitesses de transition nécessaires sont telles qu’elles demandent dès à présent des politiques déterminées, incitatives et socialement justes, avec une visibilité à long terme et crédibles, tant vers les entreprises que vers les consommateurs. »
« L’étude formule ainsi des recommandations d’actions à engager au plus tôt pour que cette transformation vers l’objectif de neutralité carbone en 2050 reste possible. » Communiqué de presse EpE.
Source : Communiqué de presse de l’association EpE, porteuse de l’étude et du rapport ZEN 2050
Liens :
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04/09/24 à 08h48 GMT