Dans un contexte marqué par des préoccupations de protection de l'environnement et du commerce équitable, l'Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD) ne saurait s’y soustraire, dans la mise en œuvre au quotidien de ses activités de recherche agricole.
Ainsi, depuis quelque temps, des structures opérationnelles de l’institut que dirige Dr Noé Woin dans le bassin cotonnier du Cameroun (Nord et Extrême-Nord), en partenariat avec l’agence de coopération internationale allemande pour le développement (GIZ), expérimente-t-il la culture du coton organique ou biologique (bio).
L’objectif de l’IRAD est d’affranchir les petits agriculteurs de leur dépendance à l’accès au crédit intrants de la Société de développement du coton (SODECOTON). Une pratique qui discrimine une bonne partie de la population rurale, ne bénéficiant pas de crédit intrants, en particulier les jeunes et les femmes.
En effet, selon les chercheurs de l’IRAD rencontrés lors d’une mission de suivi-évaluation, le 08 septembre 2021 à Touboro (région du Nord), conduite par le directeur général adjoint de l’institut de Nkolbisson, Dr Francis Emmanuel Ngomè Ajebesone, «la culture du coton bio, plus écologique, fait appel à très peu d’intrants chimiques et n’exclue aucune partie d’acteurs de la filière».
D’autant plus que le bassin de production est constitué d’une large gamme de sols, d’écologie et des nouvelles terres récemment mises en cultures. En outre, produit dans un système encore familial avec utilisation de la fumure organique, rotation des cultures, association aux légumineuses et faibles utilisations d’intrants.
Ce qui, selon les mêmes experts, garantit la qualité de la fibre et rend cette culture compétitive sur le marché mondial, de plus en plus exigeant. À preuve, ces dernières années, les industries textiles font davantage appel au coton bio, à cause de l’interpellation sans cesse de leur responsabilité sociale par les consommateurs.
Ce qui constitue une opportunité pour les producteurs de coton au Cameroun et dont un marché très rentable à conquérir.
Le présent projet qui bénéficie du l’appui de GIZ vise à expérimenter et évaluer les différents itinéraires techniques pour la production du coton bio dans le contexte camerounais afin de le vulgariser auprès des potentiels producteurs.
Pour ce faire, l’approche méthodologique de l’institut bras séculier de l’État du Cameroun en matière de développement agricole associe des travaux de terrain, de laboratoire et la mise en place d’un essai multi local. En faisant également recours à du matériel végétal.
L’expérimentation conduite en saison pluviale (pluviométrie variant entre 1000 et 1200 mm) se fait dans 6 sites du bassin cotonnier. À savoir : Makébi, Sirlawé et Meskine dans la région de l’Extrême-Nord, et Soukoundou, Sanguéré et Touboro dans la région du Nord. D’après les chercheurs de l’IRAD sur le terrain, la variété IRMA Q302 vêtue non traité est utilisée pour l’ensemble des sites.
Au terme de cette vaste opération scientifique, les chercheurs entendent procéder à l’analyse sanitaire des capsules mûres sur 100 de capsules mûres (quatre lots de 25 capsules chacun, 2 en ligne 3 et 2 en ligne 6) et au classement en capsules saines, percées, pourries et momifiées ; récolter le coton graine produit sur les 4 lignes centrales (4 à 7), à 25%, 50% et 100% d’ouverture des capsules ; déterminer la hauteur des plants à la récolte, le poids de la biomasse et le rendement coton graine.
Loin du recours aux intrants chimiques lors de la production du coton, voilà une alternative du gouvernement qui augure des lendemains meilleurs pour les acteurs de la filière au Cameroun et l’environnement.
04/09/24 à 08h48 GMT