En marge de la célébration de la Journée mondiale de la biodiversité célébrée le 22 mai dernier, le Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (Remapsen) a frappé un grand coup en organisant un webinaire le 17 mai sur le rôle des médias sur la mise en œuvre du cadre mondial sur la biodiversité. Le fil d’Ariane de la réflexion était relatif à la partition des professionnels des médias dans l’implémentation de cette nouvelle feuille de route pour la gestion durable de biodiversité pour la période post-2020, définie en décembre 2022 à Kunming-Montréal (Canada).
D’après Cécile Martin-Phipps, directrice de l’Institut de la Francophonie pour le Développement durable (IFDD), organe subsidiaire de l’OIF qui existe depuis 1988, la mise en œuvre du cadre requiert une mobilisation en termes de ressources et d’actions concrètes sur le terrain. « C’est grâce à la vigilance constante et aux alertes des médias que la communauté internationale a pu prendre conscience de la perte alarmante de la biodiversité à laquelle nous faisons face », a-t-elle précisé.
Les médias, a-t-elle poursuivi, ont un rôle essentiel d’informer et d’éduquer le public sur l’importance de la biodiversité, la préservation des écosystèmes et de mettre en exergue les problèmes liés à la perte de la biodiversité, au changement climatique. Ce n’est donc pas un fait du hasard s’ils parviennent à fournir des informations en temps réel sur les problèmes auxquels fait face la biodiversité et à vulgariser les efforts de conservation et à signaler les menaces émergentes. D’où la nécessité d’amplifier et de valoriser les initiatives positives et inciter une dynamique favorable autour de la protection de la biodiversité. « Le rôle de plaidoyer des médias est capital pour maintenir la biodiversité sur l’agenda politique et veiller à ce que les gouvernements, les entreprises et les autres acteurs clés respectent leurs engagements en matière de biodiversité », a expliqué Mme Martin-Phipps.
30% des terres et des mers à préserver d’ici 2030
A sa suite, le co-président du groupe de travail sur l’adoption du cadre mondial sur la biodiversité pour l’après 2020, Basile Van Havre, [qui a géré le processus des négociations de bout en bout], les 23 cibles retenues vont permettre aux différents pays de faire face à la dégradation de la biodiversité et protéger 30% des terres et 30% des mers d’ici 2030. Selon la lettre et l’esprit de la cible 21, les professionnels des médias doivent être impliqués dans la mise en œuvre des processus nationaux.
Pour cela, ils doivent disposer de contenus et suivre les initiatives des différents pays francophones sur le terrain. Même son de cloche pour Issa Bado, spécialiste des programmes à l’IFDD, pour qui « les doivent encourager les Etats à concrétiser les ambitions conformément à leurs priorités nationales, en ayant à l’esprit de rehausser les intentions de conservation de la biodiversité ».
Revue des activités en cours à l’IFDD pour implémenter le nouveau cadre mondial sur la diversité biologique
Pour donner corps à l’implémentation du nouveau cadre mondial sur la biodiversité, l’IFDD compte travailler au renforcement des compétences des acteurs et des actrices des administrations publiques, du secteur privé et de la société civile, impliqués dans les processus nationaux de transformation du cadre mondial en mesures et projets concrets. De l’avis de la directrice de l’IFDD, deux autres dispositifs sont en préparation pour favoriser la mobilisation des ressources et accroître la visibilité des actions des pays francophones en matière de biodiversité.
Le premier c’est le pôle francophone d’accès à la finance climat qui proposera des solutions tangibles en adéquation avec les besoins identifiés par les pays : faciliter l’accès à l’information sur la finance pour la biodiversité, former des cadres à l’élaboration des projets bancables, renforcer les cadres règlementaires, plaider pour la levée des barrières linguistiques auprès des investisseurs et faire en sorte qu’il y ait un accès à des financements directs et innovateurs comme l’accès au marché carbone.
Le deuxième dispositif est la plateforme numérique Bio Francophonie en cours de finalisation. Il sera disponible à partir de ce mois de juin 2023 et va mettre en avant les objectifs et les cibles du cadre mondial pour le grand public francophone. Le but est de partager les informations sur les bonnes pratiques, les initiatives pertinentes relatives à la mise en œuvre de ce cadre mondial. Il est également question de permettre de diffuser les opportunités offertes par les partenaires techniques et financiers en matière de formation et de financement de la biodiversité, de réseautage au profit des acteurs francophones.
04/09/24 à 08h48 GMT