Quelles sont les opportunités des produits forestiers non-ligneux au Cameroun ? Quel intérêt y a-t-il pour les jeunes camerounais à explorer les avantages que procure la forêt pour s’autonomiser et devenir des créateurs de richesses ? Ces interrogations étaient au centre d’une conférence-débat organisée le 4 octobre 2023 à Douala, à l’initiative du Réseau des journalistes pour l’application du Plan d’action de Maputo (JNMAP), en partenariat avec Pulitzer Center, organisation internationale de droit américain. Autour du thème : « L’illégalité dans la chaîne d’approvisionnement du bois au Cameroun : la jeunesse, un facteur clé pour le changement », les réflexions ont porté sur la nécessité d’accroître la fréquence des débats autour des sujets environnementaux.
Ayant flirté avec l’environnement depuis l’âge de 20 ans, Afy Malungu du Pulitzer Center a essayé de trouver les mots justes pour passer son message. « Tout le monde est concerné par les questions de forêt. La jeunesse a un rôle important dans la lutte contre le changement climatique. Tous les changements majeurs qui ont eu lieu dans notre planète ont été portés par les jeunes. C’est la raison pour laquelle le secteur environnemental et forestier en particulier est tellement capital que les jeunes devraient se laisser diriger par des personnes qui ont compris leur importance et quels sont les gains qu’offre ce secteur », a-t-elle indiqué.
Le secteur forestier, un vivier d’opportunités
Plus d’une centaine de jeunes aux profils divers (chauffeurs, mécaniciens, commerçants, commerciaux, ménagères…) et âgés entre 25 et 45 ans ont été ciblés. L’enjeu est de leur permettre de se réaliser. « Nous avons ciblé les jeunes qui sont déjà dans la vie active. Généralement, ils font de la débrouille. Or, s’ils s’investissent notamment dans le secteur des produits forestiers non-ligneux (PFNL), ils peuvent améliorer leurs conditions de vie et de bien-être », a expliqué Adrienne Engono Moussang, présidente du réseau JNMAP.
Si elle est bien capitalisée, la conférence de Douala pourrait faire bouger les lignes au niveau du gouvernement. « La jeunesse est une cible incontournable aujourd’hui dans la prise de décision et la sensibilisation. D’autre part, c’est cette jeunesse qui souffre de chômage. Par exemple, la jeunesse de Douala 5e peut se rendre auprès de leur maire et solliciter l’appui de la commune pour la valorisation des produits forestiers non-ligneux. Il pourrait être question notamment de la fabrication du charbon écologique », laisse entendre Mme Engono Moussang.
Selon notre interlocutrice, le secteur forestier est un secteur d’avenir et plein d’opportunités. Elle en veut pour preuve l’intérêt de plus en plus prononcé des industries brassicoles pour les produits forestiers non-ligneux comme l’okok qui, en plus, est un plat international. « Si les jeunes se mettent ensemble et créent une Ong officielle, ils peuvent s’auto-employer et employer d’autres personnes », poursuit-elle.
Le projet d’éducation environnementale porté par Pulitzer Center marque des points
La conférence-débat a également été l’occasion pour Christian Locka, journaliste d’investigation, de restituer les résultats d’une enquête réalisée sur le circuit d’exploitation du bois de rose au Cameroun. L’enquête a bénéficié de la subvention du Pulitzer Center qui a un projet de subvention des reportages sur les forêts, l’environnement, les mines entre autres.
Le travail apprécié par Pulitzer Center a été retenu par l’organisation internationale dans le cadre de son projet d’éducation des jeunes à la vie environnementale. L’accent est mis sur les jeunes parce que le vrai changement commence par l’information et qu’il faut encourager cette catégorie sociale à porter des révolutions positives autour de la forêt. L’activité s’inscrit en droite ligne du projet d’échanges avec les jeunes professionnels du Bassin du Congo, mis en œuvre dans 10 pays du Bassin du Congo.
04/09/24 à 08h48 GMT