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L’accès à l’énergie : un défi majeur pour le développement durable des villes africaines



  • La thématique « Accès à l’énergie » a été abordée hier au cours d’une Session organisée par l’IEPF dans le cadre d’Africités 2003. Cette Session s’inscrivait dans le prolongement du Colloque de Beyrouth sur le thème « Ville, Energie et Environnement » qui s’est tenu en septembre 2001 sous l'égide de l'IEPF. Ce Colloque a permis de préciser certains éléments clés du contexte dans lequel se pose la problématique des villes en matière d’énergie et d’environnement, à savoir : l’urbanisation rapide et généralisée, la demande de produits et services énergétiques sans cesse croissante, et les problèmes environnementaux qui y sont associés. La session énergie du Sommet Africités de Yaoundé reprend les conclusions du Colloque de Beyrouth sous formes d’interrogations et de propositions.

    L’accès et l’utilisation intelligente des sources d’énergie non-polluantes constituent des défis majeurs pour le développement durable des villes d’Afrique Sub-saharienne au 21e siècle. En effet, l'urbanisation galopante de ces villes a pour conséquence une demande de produits et de services énergétiques sans cesse croissante : on estime aujourd'hui à 75% la part des villes dans les consommations énergétiques nationales. Parallèlement, on note qu'en moyenne 80% de l'approvisionnement énergétique en Afrique Sub-saharienne (Sahélienne) provient des énergies traditionnelles (en particulier la biomasse). Cette forte consommation des énergies traditionnelles, dont l'augmentation se situe par exemple autour de 20% par an dans une ville comme Bamako, entraîne une forte pression sur les ressources naturelle (amincissement de la ceinture verte autour des villes) et une augmentation de l'émission du dioxyde de carbone.

    Cependant, grâce aux partenaires de l'assistance au développement, il se met en place des stratégies et des opportunités pour une maîtrise des énergies traditionnelles, dans l’optique de réduire leur consommation. Ces efforts ne pourront être productifs que si les pouvoirs publics créent un environnement favorable à l'initiative privée, mettent en place un plan directeur énergétique et environnemental en vue de renforcer les capacités d'action. Par ailleurs, la transformation progressive de l’énergie traditionnelle à l'énergie moderne nécessite des moyens importants, et constitue encore un luxe non seulement pour la plupart des municipalités, mais aussi pour la population dont le revenu est généralement faible. La fixation des tarifs proportionnés (à la consommation et à la demande), la réduction de la taille des équipements par les entreprises, la mise sur pied d'une législation adéquate, la décentralisation de la production, de la distribution et de la gestion de l'énergie et la mise en place d'un système de contrôle efficace permettront à d'avoir un accès sécurisé et rentable à des sources d’énergie moins chers et plus efficaces (sur la plan financier, de la santé et de la sécurité) pour les populations et les municipalités. La mise en route des mécanismes concertés pour l’accès aux sources d’énergie modernes les plus diverses (énergie solaire, énergie éolienne, etc.) par un maximum de personnes, permettant la réduction, tout au moins dans les grandes villes, de l’émission du dioxyde de carbone, et aura sans doute des répercussions positives sur les conditions de vie des populations.

    Oscar Hob
    africites
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