Nations - Unies : Ouverture de la conférence d’examen sur les armes légères et de petit calibre
Nations - Unies : Ouverture de la conférence d’examen sur les armes légères et de petit calibre
lundi 26 juin 2006
P-au-P, 26 juin 06 [AlterPresse] --- La Conférence des Nations Unies, chargée d’examiner les progrès de la communauté internationale dans le combat pour l’élimination du commerce illicite des armes légères, s’est ouverte à New York ce 26 juin 2006, apprend l’agence en ligne AlterPresse.
Cette conférence, qui durera deux semaines, est l’occasion pour les participantes et participants de faire le point sur l’état de la lutte contre le trafic des armes légères et de petit calibre (ALPC) depuis l’adoption du Programme d’action des Nations Unies visant à prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects.
Une étude de l’Institut de recherche pour le désarmement des Nations Unies (UNIDIR) souligne que ce programme a pu contribuer à la réalisation de progrès considérables. Toutefois, il reste beaucoup à faire.
Selon un communiqué de l’Organisation des Nations Unies (ONU), un accent particulier sera mis sur la question des stocks excédentaires de munitions, le rôle des acteurs non étatiques, la recherche d’un instrument juridiquement contraignant de courtage des petites armes et sur l’élaboration de mesures (de sanctions) à l’encontre des courtiers illégaux.
Cette grande réunion, qui s’ouvre ce 26 juin, est, de l’avis de Prasad Kariyawasam du Sri Lanka, une manifestation de la volonté de la communauté internationale de lutter contre le fléau persistant que représentent l’accumulation et la prolifération des armes légères et de petits calibres.
Kariyawasam, qui préside la conférence, affirme que l’objectif principal consiste à convenir de mesures fortes en vue d’accélérer la mise en œuvre du Programme d’action, tout en tenant compte des progrès déjà accomplis.
« Il est facile d’acheter des armes légères, facile de les utiliser, facile de les transporter et facile de les dissimuler », déclare, pour sa part, Koffi Annan, Secrétaire général des Nations Unies.
Koffi Annan ajoute que la prolifération constante des ces armes exacerbe les conflits, déclenche des mouvements de réfugiés et engendre une culture de la violence et d’impunité.
« Ces armes peuvent être dites légères, mais elles peuvent être des armes de destruction massive », indique encore le Secrétaire général qui se félicite des progrès sensibles accomplis depuis l’adoption du Programme d’action en 2001.
Kofi Annan assure que les priorités des Nations Unies dans ce domaine sont l’application effective des règles, des contrôles et des réglementations plus sévères, une plus grande sécurité des stockages des armes, ainsi que la collecte et la destruction des armes illicites.
Selon le Secrétaire général, les cibles sont les courtiers sans scrupule, les fonctionnaires corrompus, les trafiquants de drogues, les criminels et tous ceux qui sèment la mort et le chaos dans les communautés.
Le nombre de victimes, causées par les armes légères pendant les conflits en 2003, varie entre 80 000 et 108 000, selon une étude de « Small Arms Survey », un institut de recherche indépendant basé à Genève.
Selon cet institut, les armes légères illégales font, tous les ans, 200 000 victimes, tuées en dehors des conflits.
En Haïti, quelques 210,000 armes à feu sont en circulation, selon des estimations dont dispose AlterPresse. Une campagne nationale de sensibilisation de l’organisation Oxfam Grande Bretagne est lancée depuis quelques mois à Port-au-Prince.
En janvier 2006, trois organisations : Oxfam, Réseau d’Action sur les Armes Légères (IANSA) et Amnistie Internationale soutenaient, dans un rapport publié à Londres, qu’Haïti souffre de l’inefficacité du contrôle des armes pour garantir la sécurité des citoyens face à la violence.
Selon ces organisations, le fort taux de violations enregistrées à Port-au-Prince est lié à la prolifération des armes.
La conférence d’examen des Nations Unies sur les ALPC est l’occasion pour diverses organisations internationales mobilisées de présenter des recommandations à l’ONU et de toucher d’autres secteurs impliqués dans la question. [do rc apr 26/06/2006 15 :00]
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