Une quarantaine d’experts en provenance de 12 pays méditerranéens, représentants des autorités et institutions nationales, d’institutions européennes et internationales, d’organisations non gouvernementales, des secteurs privé et associatif, se sont réunis à Monaco les 29 et 30 mars 2007 pour participer à un atelier de travail sur le thème « Energie et développement durable ».
Organisé sous l’égide de la Commission Méditerranéenne de Développement Durable, par le Plan Bleu et ses partenaires régionaux dans le domaine de l’énergie (en particulier l’Observatoire Méditerranéen de l’Energie, l’ADEME et MEDREP) cette rencontre internationale a porté sur le thème de l’utilisation rationnelle de l’énergie (URE) et des énergies renouvelables (ENR).
Alors que la demande en énergie des pays méditerranéens devrait passer de 945 MioTep en 2005 à 1360 en 2020 et être satisfaite à plus de 80% par les énergies fossiles fortement émettrice de C02 si la tendance ne change pas, le potentiel exceptionnel de la région en énergie renouvelable (solaire et éolien en particulier) reste sous exploité et le gaspillage d’énergie est estimé entre 20 et 50% selon les pays.
Or l’exploitation simultanée et à grande échelle de ces deux options répond aux mêmes enjeux et défis auxquels fait face la région pour son développement: le desserrement des contraintes liées à la sécurité de l’approvisionnement, l’accès à l’énergie et au service énergétique, la réduction de l’impact sur l’environnement de son développement, tant au niveau global (notamment sur le changement climatique et la biodiversité) que local (pollution atmosphérique en particulier).
C’est dire l’importance qui s’attache à une meilleure gestion de la demande d’énergie (utilisation rationnelle) et à la diversification de l’offre d’énergie grâce aux énergies renouvelables, comme le suggère la Stratégie Méditerranéenne de Développement Durable.
Au cours des 2 journées de travail, des exemples concrets de bonnes pratiques en énergie renouvelable et en efficacité énergétique menées dans les pays, ainsi que des études réalisées à l’échelle de la Méditerranée, ont été présentés. Les échanges ont mis en évidence la nécessité de mieux partager les expériences réussies, d’établir un bilan sur les progrès réalisés en matière d’efficacité énergétique dans les pays méditerranéens, d’analyser les instruments de politique mis en œuvre, d’identifier les principaux obstacles rencontrés et de formuler des propositions pour le développement à grande échelle des énergies renouvelables et de l’utilisation rationnelle de l’énergie.
Parmi les différentes conclusions issues de cette manifestation figurent la nécessité de mettre en place un cadre institutionnel et réglementaire adapté, de sensibiliser le grand public aux relations entre système énergétique et changement climatique, à la nécessité de maîtriser les consommations (au Sud) ou de les diminuer (au Nord), d’approfondir les réflexions sur les mécanismes de soutiens économiques (tarification, subvention, fiscalité, tarifs de rachat…) au développement des énergies renouvelables et des actions d’efficacité énergétique.
Les principaux messages issus de ces travaux seront transmis aux représentants des gouvernements des pays Méditerranéens lors de la prochaine réunion de la Commission Méditerranéenne de Développement Durable les 30 et 31 mai prochain à Istanbul.