Une ville juste
et une ville sûre
JOURNẾE MONDIAL DE L’HABITAT
1 OCTOBER 2007

Message de Anna Tibaijuka, Secrétaire général adjointe et Directrice executive d’ONU-Habitat à l’occasion de la Journée Mondiale de l’Habitat.

UN-HABITAT



Cher Monsieur, Chère Madame,

Selon une tradition qui remonte à 1985, les Nations Unies célèbrent la Journée mondiale
de l’habitat le premier lundi d’octobre de chaque année, pour réfléchir à la situation concernant les
établissements humains et au droit fondamental qu’est celui d’un logement convenable pour tous. Cette
journée a également pour objectif d’alerter la communauté internationale sur la responsabilité collective qui
est la sienne de veiller à l’avenir de l’habitat humain. J’ai le plaisir de vous annoncer que la ville hollandaise de La Haye a été désignée comme fer de lance de cette manifestation mondiale en 2007. Le thème de la Journée mondiale de l’habitat qui sera célébrée le 1er octobre prochain sera « Une ville juste est une ville sûre ».

Le crime et la violence sont aujourd’hui les causes profondes de la peur et du manque de sécurité
dans beaucoup de villes. Entre 1990 et 2000, le nombre d’actes de violence perpétrés contre des personnes
est passé de 6 à 8,8 pour 100 000. Selon des études récentes, au cours des cinq dernières années, 60 %
de tous les citadins dans le monde ont été victimes d’agressions. De toute évidence, la criminalité, qu’elle
s’accompagne ou non de violence, est une menace grandissante et sérieuse pour la sécurité dans les villes
du monde entier. Les expulsions forcées, l’absence de sécurité d’occupation et les catastrophes naturelles ou causées par l’homme, y compris les changements climatiques, sont aujourd’hui d’autres menaces importantes pour la sécurité urbaine. Des cas d’expulsion forcée ont fait la une des journaux ces dernières années, en partie parce que le droit de ne pas être expulsé par la force est maintenant reconnu comme l’un des éléments fondamentaux des droits humains universels. Pour ce qui est des catastrophes, il est patent que, naturelles ou causées par l’homme, elles sont de plus en plus fréquentes dans le monde entier. De 1975 à 2005, leur nombre est passé de 100 à 400 par an. L’ouragan Katrina, le tsunami en Asie et le tremblement de terre au Pakistan sont au nombre des catastrophes les plus récentes qui ont, de manière effroyable, fait ressortir notre manque de préparation.

Ces dangers et la sécurité urbaine sont un immense défi pour les gouvernements et les pouvoirs locaux. Le rapport mondial d’ONU-HABITAT sur les établissements humains publié à l’occasion de la Journée mondiale de l’habitat en 2007 portera sur ces risques pour la sécurité dans les villes. Outre une évaluation des tendances mondiales de la criminalité, du manque de sécurité d’occupation et des catastrophes, il met aussi en lumière les nombreuses réponses politiques et stratégiques conçues à tous les niveaux (municipal, national et international) pour améliorer la sécurité urbaine. Elles vont de mesures communautaires telles que les groupes de surveillance de quartier à des actions internationales menées dans le contexte des droits humains et du droit pénal, en passant par les interventions des pouvoirs publics, notamment une planification plus efficace de l’utilisation des sols et un urbanisme mieux conçu.

Les Pays-Bas et La Haye, siège de la Cour internationale de justice, sont tout à fait indiqués pour
célébrer la Journée mondiale de l’habitat. Ils offrent un cadre on ne peut plus approprié pour réfléchir sur
le thème retenu pour cette année « Une ville juste est une ville sûre ». Les Pays-Bas sont aussi un lieu idéal à d’autres égards : la réaction aux inondations la plus significative et la plus instructive au niveau mondial dans l’histoire de l’humanité nous vient de ce pays. C’est un territoire où la sécurité physique des villes et autres établissements humains dépend dans une très large mesure de l’efficacité d’un système préventif de génie hydraulique et de planification et de gestion de l’utilisation des sols.

Cette année, j’ai aussi accepté d’assister personnellement aux festivités organisées pour célébrer
la Journée mondiale de l’habitat à Monterrey (Mexique) qui auront lieu le 4 octobre 2007. Monterrey, qui
est à l’origine du Consensus de Monterrey sur le financement du développement, nous donnera l’occasion
de réfléchir à la sécurité urbaine et à la justice sur un continent où elles sont particulièrement menacées,
notamment par la criminalité urbaine et les ouragans. Et pourtant, certains des progrès les plus significatifs
ont été enregistrés au niveau de la sécurité d’occupation pour les couches défavorisées de la population
urbaine d’Amérique latine et des Caraïbes. Selon des études récentes, si l’expulsion forcée était, il y a 30
ans encore, ce que craignaient le plus les populations urbaines pauvres de cette région, elle a aujourd’hui
pratiquement disparu pour laisser la place à la peur de la violence.

Je suis heureuse de vous informer que, l’année dernière, plus de 100 manifestations ont été
organisées dans le monde pour célébrer la Journée mondiale de l’habitat.. Je vous remercie de votre appui et je vous invite encore une fois à célébrer cette Journée mondiale de l’habitat pour continuer à faire prendre conscience des problèmes que nous devons résoudre tous ensemble afin d’améliorer les établissements humains dans le monde.

D’ores et déjà nous nous réjouissons à l’idée que vous célébrerez avec nous cette journée
importante, soit dans le cadre des manifestations mondiales soit dans celui de manifestations organisées dans votre pays, aux niveaux national ou local, pour marquer la Journée mondiale de l’habitat 2007.