Le monde a fait des progrès solides et soutenus dans la réduction de la pauvreté, rapporte l'ONU aujourd'hui, mais ceux-ci sont à présent sapés par la hausse des prix, surtout ceux des denrées alimentaires et du pétrole, et le ralentissement économique mondial.
Depuis 2002, la hausse des prix des minéraux et des produits agricoles bruts ont contribué à une remarquable période de croissance économique dans toutes les régions en développement, d'après le Rapport 2008 sur les objectifs du Millénaire pour le développement de l'ONU. Malgré cela, beaucoup de ces pays sont maintenant confrontés à des factures plus élevées pour l'importation de nourriture et de carburant, ce qui met leur croissance en péril. Selon des estimations amendées de la Banque mondiale concernant la pauvreté, il y a 1,4 milliard de pauvres dans les pays en développement, un chiffre plus élevé qu'on ne l'avait d'abord cru. Mais ces nouvelles estimations confirment que, de 1990 à 2005, le nombre de personnes vivant dans l'extrême pauvreté est tombé de 1,8 à 1,4 milliard et que le taux mondial de pauvreté de 1990 va probablement diminuer de 50 pour cent d'ici 2015. Cependant, ces chiffres globaux masquent d'importantes disparités entre régions. Le plus gros de cette réduction se situe en Asie de l'Est, et en particulier en Chine. D'autres régions ont connu une baisse bien moindre de leur taux de pauvreté et une diminution très modeste du nombre de pauvres. En Afrique subsaharienne et dans la Communauté des États indépendants, le nombre de pauvres a augmenté entre 1990 et 2005.
Le prix élevé des denrées alimentaires à l'heure actuelle devrait renverser cette tendance mondiale à la baisse et entraîner des millions de personnes dans la pauvreté, prévient le rapport, surtout en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud, les deux régions comptant déjà la plus importante population de personnes vivant dans l'extrême pauvreté.
" Les conditions largement favorables qui ont prévalu au cours des premières années de cette décennie et contribué aux succès remportés à ce jour sont aujourd'hui menacées, " regrette le Secrétaire général BAN Ki-moon dans un avant-propos au rapport. " Le ralentissement économique réduira les revenus des pauvres, la crise alimentaire augmentera le nombre des personnes souffrant de la faim dans le monde et plongera des millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté ; les changements climatiques auront un impact disproportionné sur les pauvres. " Mais, ajoute-t-il, " la nécessité de faire face à ces problèmes, pour pressants qu'ils soient, ne doit pas nous distraire de nos efforts à long terme en faveur de la réalisation des OMD. Notre stratégie doit consister, au contraire, à garder le cap sur les OMD face à de nouveaux défis. "
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