Des délégués des 17 principales économies mondiales ont examiné les enjeux des changements climatiques
(À l'ordre du jour : les mesures d'adaptation et d'atténuation, la coopération technologique et les prochaines étapes.)
Par Cheryl Pellerin
Rédactrice
Washington - Des délégués représentant 17 pays industrialisés et en développement ont participé au Forum des principales économies mondiales, le 17 et 18 septembre, à Washington, pour tenter de trouver des solutions à divers aspects des changements climatiques.
Leur but était de parvenir à un consensus sur ce dossier avant la tenue de la conférence au sommet prévue en décembre à Copenhague (Danemark) et durant laquelle les chefs d'État et de gouvernement de quelque 192 pays s'attelleront à la tâche ambitieuse de parvenir à un accord global sur le réchauffement de la planète. Ils se sont penchés, entre autres, sur les moyens de s'adapter aux changements climatiques et d'atténuer leurs effets, mais aussi d'évaluer, de signaler et de vérifier les réductions des émissions de gaz à effet de serre.
" Je pense que nous avons réussi à réduire quelque peu le fossé entre nos différentes positions ", a indiqué l'envoyé spécial des États-Unis pour les changements climatiques, M. Todd Stern, lors d'une conférence de presse qu'il a donnée à l'issue du Forum des principales économies mondiales. " Nous avons encore beaucoup de différences d'opinion mais ce forum a permis à chacun d'énoncer très clairement ses points de vue (...) et c'est ce que cette rencontre visait à promouvoir. "
Les membres de ce forum sont l'Afrique du Sud, l'Allemagne, l'Australie, le Brésil, le Canada, la Chine, la Corée du Sud, la France, l'Inde, l'Indonésie, l'Italie, le Japon, le Mexique, le Royaume-Uni, la Russie et l'Union européenne. Le Danemark et les Nations unies avaient aussi été invités à participer à cette réunion.
Le président Barack Obama a lancé le Forum des principales économies mondiales en mars dernier dans le but de faciliter des discussions franches entre tous ses membres, de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de parvenir à un accord international global lors de la 15e Conférence des parties (COP-15) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) qui se tiendra à Copenhague du 7 au 18 décembre prochains.
L'objectif de ces travaux : un accord international
Adoptée lors du Sommet planète Terre tenu en 1992, au Brésil, la CCNUCC est un traité international énonçant les principaux objectifs de la lutte contre les changements climatiques et les règles qui doivent la régir. Le premier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), publié deux ans auparavant, avait joué un rôle décisif dans sa création, du fait qu'il en ressortait que les émissions de gaz à effet de serre dues aux activités humaines contribuaient de manière substantielle à leur concentration croissante dans l'atmosphère - une situation qui pourrait conduire à une augmentation des températures moyennes de la planète au cours du XXIe siècle qui dépasserait celles des derniers dix millénaires.
Le Protocole de Kyoto est un amendement à la CCNUCC qui établit les paramètres des engagements pris par toutes les parties au regard des réductions des émissions de gaz à effet de serre, avec force exécutoire pour les pays industrialisés. Entré en vigueur en 2005, il a été ratifié par 183 pays (à la date de janvier 2009) et expire en 2012. Les États-Unis se sont abstenus de ratifier ce protocole, en raison notamment du fait qu'il n'a pas force exécutoire pour les pays en développement qu'il couvre.
Lors d'une séance à Washington de la commission de la Chambre des représentants sur les changements climatiques, M. Stern a déclaré, le 10 septembre, que cet élément constituait l'un des principaux obstacles à la conclusion d'un accord à la conférence de Copenhague. " Les pays en développement ont tendance à penser qu'ils n'ont pas créé le problème des changements climatiques mais qu'il leur est demandé de contribuer à le régler d'une manière qui, craignent-ils, les empêcherait d'améliorer leur niveau de vie ", a dit M. Stern. Pour leur part, " les pays développés y voient plutôt un problème ardu qui pourrait avoir des conséquences graves et irréversibles et qui ne peut pas être réglé sans l'entière participation des pays en développement, notamment de la Chine et des autres économies de marché émergentes ", a-t-il expliqué. Mais il a noté avec plaisir que les principaux pays émergents, tels l'Afrique du Sud, le Brésil, la Chine, l'Inde et d'autres encore, ont commencé à mettre l'accent sur les changements climatiques et prennent des mesures significatives pour y remédier. " Dans certains cas, ces pays ont adopté des mesures au niveau de l'État qui dépassent les nôtres ", a ajouté M. Stern.
À l'approche de la conférence de Copenhague
Les membres du Forum des principales économies mondiales se réuniront de nouveau en octobre et novembre, a indiqué M. Stern, précisant qu'entre-temps, d'autres rencontres auraient lieu et porteraient surtout sur les thèmes à aborder à la 15e Conférence des parties (COP 15).
C'est ainsi que le 22 septembre, le secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, a convoqué un sommet sur les changements climatiques à New York, à la veille des sessions de l'Assemblée générale des Nations unies, dans le but de mettre l'accent sur la nécessité urgente de décider d'un programme d'action à la conférence de Copenhague - sommet auquel a participé le président Obama.
À l'ordre du jour de ce sommet figuraient notamment la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans les pays industrialisés et en développement, la création des structures officielles nécessaires à un régime efficace de gestion de ces émissions, et le financement de mesures d'atténuation et d'adaptation.
Le groupe des Vingt, qui compte 19 pays plus l'Union européenne, tiendra un sommet à Pittsburgh du 24 au 26 septembre ; bien que les travaux du G20 visent surtout les questions clés de l'économie mondiale, on s'attend à ce que les changements climatiques figurent aussi à l'ordre du jour de cette conférence.
Source : Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat.
Site Internet : http://www.america.gov/fr/
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