Marion  Le Coz est responsable de la coordination des programmes de parrainage, de l'animation dans un foyer de collégiens ainsi que de la gestion d'un projet de commerce équitable de produits karens. Elle travaille auprès de la minorité ethnique Karen, dans le Nord-Ouest de la Thaïlande. Sur place, le " parrainage " a rapidement dépassé le cadre de l'enfance pour s'étendre à une population entière. Intégrée à l'équipe de Terres Karens, Marion se trouve aujourd'hui véritablement engagée dans la préservation d'une culture ethnique en voie de disparition. Dans un milieu montagnard enclavé, menacé par les insuffisances de l'agriculture vivrière et l'exode rural, elle met à profit ses compétences pour aider le peuple Karen à relever le défi du développement économique en conciliant l'ouverture au monde, l'insertion économique et le respect des traditions. Les tisserandes Karens possèdent une technique de tissage unique au monde. Grâce au soutien de jeunes volontaires, elles ont bénéficié de la mise en place d'une coopérative, d'une filière d'achat de bobines de fil, d'une filière de vente de lés... et autour de la confection textile, c'est maintenant tout un tissu social et commercial qui s'étoffe pour valoriser un savoir-faire ancestral et leur procurer quelques revenus.

A son arrivée, Marion était chargée de la coordination du projet Esprit Karen lancé il y a 4 ans. Il s'agit de coordonner le travail des bénévoles de Bangkok (créatrices et vendeuses des produits), des couturières et des tisserandes. La passion aidant, elle a eu à coeur de s'investir, avec d'autres volontaires, afin de développer ce projet et de créer une filière de distribution de produits Esprit Karen en France. En s'occupant de la création de structures adaptées, des démarches administratives, des problèmes de ressources humaines, en allant jusqu'à même concevoir un logiciel pour gérer les commandes de tissus, elle a déployé un pragmatisme et une ouverture d'esprit acquis lors de son passage aux Mines de Saint-Etienne qui lui donnent les moyens d'allier dévouement et efficacité. " L'humanitaire, ajoute cette marraine solidaire, est un vrai métier. Beaucoup de choses sont encore à faire et l'ingénieur a son rôle à jouer ".
Candidate au prix " Développement durable " de la Fondation i3M**, Marion Le Coz ne présente pas Terres Karens comme un rêve ou une oeuvre de charité. " L'actuelle coopérative autogérée par les tisserandes, précise-t-elle, est une réalité aboutie à laquelle il ne manque plus que des débouchés commerciaux suffisants pour rendre ce projet de développement définitivement durable". Cependant, pour consolider ce lancement, des ressources financières sont encore nécessaires. D'ores et déjà, le 28 mai prochain, à Paris*, l'organisation de la première vente française de produits Esprit Karen constituera une étape importante du développement de cette filière textile originale de commerce équitable.

Cette année de volontariat est, pour cette jeune ingénieure, une " première expérience professionnelle très enrichissante ".

Depuis le mois d’octobre 2010, Marion Le Coz, diplômée de l’École des Mines de Saint-Étienne est en mission humanitaire en Thaïlande. Cette ancienne élève du cursus Ingénieur civil des mines est volontaire pour l’association Enfants du Mékong.

Depuis longtemps, Marion avait cette idée d’effectuer une mission humanitaire mais elle a pris corps quand un ancien élève, lui-même volontaire, est venu présenter Enfants du Mékong : une association à l’origine d’un système de parrainage pour nourrir, habiller, scolariser, soigner et soutenir les jeunes défavorisés d’Asie du Sud-Est. Pour cette élève ingénieur, la découverte de cette ONG fut une véritable révélation. Son projet a alors patiemment muri tout au long de son cursus, et s’est précisé en troisième année où elle a fait le choix de l’option Ingénierie et Santé.  A la fin de ses études, le rêve de vivre une expérience humaine ‘à part’ s’est réalisé.

*Vente le 28 mai, de 13h à 20h, aux Missions Étrangères de Paris, 128 rue du Bac.
** www.fondationi3m.org