L'année 2010 s'est classée au deuxième rang des années les plus chaudes
enregistrées par les scientifiques. C'est ce qui ressort d'un rapport
préparé par près de 370 d'entre eux dans 45 pays et publié le 27 juin
par l'Administration nationale des études océaniques et atmosphériques
des États-Unis (NOAA).
Le rapport annuel, intitulé Situation du climat en 2010, fait état de "
multiples indicateurs qui mènent à la même conclusion fondamentale ",
selon un résumé présenté par la NOAA. " Les signes sont constants et
sans ambiguïté, de la haute atmosphère aux fonds des océans : les
températures du monde continuent à la hausse. "
Mis au point par la NOAA en collaboration avec la Société météorologique
américaine, le rapport se fonde sur 41 indicateurs du climat, notamment
les températures, tant dans la haute atmosphère que dans l'atmosphère
basse, les niveaux des précipitations, les gaz à effet de serre,
l'humidité, la glace marine et les glaciers.
" Nous suivons de près ces indicateurs car il est clair qu'on ne peut
pas présumer que le climat du passé représentera celui de l'avenir ", a
dit Thomas Karl, directeur du Centre national des données climatiques à
la NOAA.
En 2010, les températures de l'air étaient aussi au deuxième rang des
plus chaudes, selon des données qui montrent aussi que le réchauffement
se fait deux fois vite dans l'Arctique qu'au niveau des latitudes plus
basses.
Deux des principaux régimes climatiques de la planète ont créé en 2010
des conditions favorables à des événements extrêmes dans diverses
régions. L'année a commencé sous le phénomène chaud dénommé El Niño dans
l'océan Pacifique avant de passer au régime plus froid de La Niña en
juillet. Cela a mené à une réduction de l'activité cyclonique tropicale
dans le bassin du Pacifique en l'absence du réchauffement de l'eau
marine qui est à la source des vents féroces des ouragans. Mais La Niña a
causé des pluies de printemps sans précédent en Australie avec les
tempêtes les plus sévères enregistrées en plus d'un siècle dans la
région.
L'oscillation dans l'Arctique est entrée en 2010 dans ce qu'on appelle "
sa phase négative ". Cela signifie que l'air froid de l'Arctique est
poussé plus au sud que d'ordinaire. Par conséquent, quelques villes de
l'Amérique du Nord ont enregistré de nouveaux records en matière de
neige et de verglas. Même plus au sud, des villes habituées à des hivers
doux ont eu des températures beaucoup plus froides. C'est ce régime
climatique qui a fait que la Grande-Bretagne a connu son hiver le plus
froid en plus de 30 ans et a créé des conditions arctiques dans d'autres
régions d'Europe.
Les conditions climatiques en 2010 ont aussi accru la fonte de la
banquise arctique, réduisant les glaces marines à leur niveau le plus
bas dans la région la plus septentrionale du monde. La fonte au
Groenland a réduit la couverture glaciaire à un rythme que l'on n'avait
pas vu depuis 1958, tandis que les glaciers alpins ont reculé pour la
20e année consécutive.
Mais l'histoire est tout autre dans l'Antarctique où les glaces marines
ont atteint un volume record en raison du phénomène de variabilité
atmosphérique inhabituelle appelée Oscillation antarctique qui a
séquestré l'air froid dans le sud.
Source : Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat.
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