Mardi 31 janvier à partir de 18h, la Ministre de l'écologie et du développement durable, Nathalie Kosciusko-Morizet, a ouvert la séance de clôture de la conférence préparatoire à Rio+20. Quatre personnalités ont ainsi été invitées à conclure cette journée.
Pour Brice Lalonde, coordonnateur de la Conférence des Nations unies sur le développement durable, il a été généralement constaté que les ONG se sentent déconnectées dans le processus des négociations. Il note que la majorité des parties sont des pays en développement qui pensent d'abord au développement. La question est alors de savoir comment concilier développement et protection de l'environnement.
Pour lui, on peut arriver à créer l'Agence mondiale de l'environnement. La seule difficulté est que certains pays ont du mal à faire adopter les projets par leur sénat. Il note qu'il faut renforcer le Pnue qui n'a pas pour l'instant la légitimité de décider et le transformer en une OME. Pour conclure, il fait remarquer qu'il faut utiliser le réseau des universités et surtout prendre des décisions.
Selon Ida Auken, Ministre de l'environnement du Danemark, les pays sont là pour défendre leurs intérêts mais il faut faire converger ces intérêts. Et c'est là le rôle de la société civile : s'accorder sur une idée qui donnerait envie de tirer dans le même sens. L'environnement et l'économie ne sont pas des ennemis. Il faut qu'ils deviennent des alliés.
Selon elle, l'économie verte n'est pas une question de protectionnisme mais une porte de sortie pour trouver d'autres solutions, rebâtir, reconstruire un nouvel optimisme. Elle a noté l'interdépendance entre l'économie, l'environnement et le développement durable. L'un ne peut pas exister sans l'autre. Elle a également fait observer que les politiques doivent être en mesure de rendre des comptes sur leurs activités.
Selon Chérif Rahmani, Ministre de l'Aménagement du territoire et de l'environnement d'Algérie, lorsqu'on regarde la situation dans le monde, on se rend compte que nous ne sommes pas dans le même élan qu'en 2012. On est plutôt dans un monde de désenchantement comme disait Max Weber, note-il. Il précise qu'il y a l'homme dans la nature et pas l'homme et la nature.
Selon lui, quand la science dit vrai, elle doit être écoutée par les Etats forts et faibles. Il faut une unicité de la protection des biens collectifs. Il ajoute que nous sommes dans un monde de basculement et que l'économie verte est annonciatrice d'une nouvelle culture, d'une nouvelle économie. Pour cela il faut une gouvernance qui accompagne cette évolution.
Il fait observer qu'il y a une légitimité à reconstruire. Il est essentiel d'aller vers une démocratie inclusive. Il faut des acteurs souverains de leur propre destin et une transition pour aller vers la création d'une OME.
Selon lui, l'homme politique doit se méfier de sa propre arrogance et il faut aller à Rio avec beaucoup de modestie et de respect mutuel. C'est sur le plan humain que tout va se jouer. Il termine en précisant qu'il fait un pari sur Rio, sur le Brésil et sur les brésiliens.
Pour André Correa do Lago, Ambassadeur et directeur environnement au ministère de l'environnement du Brésil, les réponses aux questions auront besoin de la société civile. Il note qu'il faut une coopération de tous et l'influence de tous. C'est une négociation très complexe mais c'est également une occasion extraordinaire et il faudra apporter des réponses. Pour lui, Rio+20 doit être une réussite.
[PROCESSRIO2012]