Communiqué de presse de l'Union interparlementaire No.361, New York/Genève, le 2 mars 2012
"Malgré des bouleversements politiques et une transformation démocratique dans certaines parties du monde, l'année 2011 a été marquée, une fois de plus, par de bien maigres avancées en ce qui concerne la participation politique des femmes, et par une insuffisante volonté politique de remettre en question le statu quo, a déclaré l'UIP.
Dans son étude annuelle sur les femmes parlementaires lancée aujourd'hui, l'UIP constate que la moyenne mondiale des femmes dans les parlements s'établit à 19,5 % en 2011, contre 19 % en 2010. Cette augmentation de 0,5 point reflète l'évolution observée durant la dernière décennie et les avancées minimes des efforts déployés pour parvenir à la parité hommes-femmes dans la représentation parlementaire à travers le monde.
" Aujourd'hui, moins d'un parlementaire sur cinq dans le monde est une femme. Ce chiffre, qui est inquiétant à ce stade du développement humain, est injustifiable. Dans la plupart des cas, la volonté politique de faire évoluer la situation est tout simplement absente ", a expliqué le Secrétaire général de l'UIP, Anders B. Johnsson.
L'étude en question met néanmoins en relief plusieurs succès tels que l'amélioration spectaculaire de la représentation politique des femmes dans de nombreux pays après les élections tenues en 2011, notamment au Nicaragua, aux Seychelles, en Slovénie, en Andorre et à Sainte-Lucie. Le nombre de chambres basses comptant plus de 30 % de femmes est passé de 25 à 30, et une tendance similaire se manifeste dans les chambres hautes. Le nombre de chambres parlementaires sans aucune femme a chuté à sept.
En outre, d'autres travaux de recherche effectués par l'UIP et ONU Femmes, présentés dans la carte Les femmes en politique 2012, montrent des progrès au niveau de l'Exécutif puisque le nombre de pays ayant une femme chef du gouvernement ou chef d'Etat, ou les deux, a plus que doublé depuis 2005 et s'établit à 17. Le pourcentage de femmes ministres a lui aussi légèrement augmenté, passant de 14,2 % en 2005 à 16,7 % en 2012.
Mais on constate aussi des reculs très nets dans des pays comme l'Egypte, le Pérou, les Emirats arabes unis, l'Estonie, la Zambie et Chypre, qui ont enregistré les plus forts reculs de la représentation féminine. A l'issue des élections tenues récemment en Egypte, le pourcentage de femmes parlementaires est passé de 12,7% à un peu moins de 2 %. Dix femmes seulement siègent au Parlement, sur un total de 508 sièges.
Malgré quelques évolutions encourageantes dans le monde arabe, notamment en Tunisie où une loi garantit la parité sur les listes de candidats ou au Maroc où la mise en place de quotas pour les femmes parlementaires s'est traduite par une augmentation de 6 points de pourcentage du nombre de femmes parlementaires en 2011, la moyenne régionale de 10,7 % reste bien inférieure à la moyenne mondiale."
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