Dénommé " la Plate-forme Global Water Solidarity ", ce nouvel instrument a été lancé, dans le cadre du Forum mondial de l'eau qui se déroule à Marseille, en France, et qui rassemble 20 000 participants représentant les secteurs privé, public et non marchand, réunis cette semaine pour trouver des solutions à la crise de l'eau. De nombreuses organisations se sont jointes à des autorités locales d'Afrique et d'Europe pour prendre part à la cérémonie spécialement organisée par le PNUD, consacrée à la signature de la Charte internationale des mécanismes de solidarité décentralisés.
" L'initiative du PNUD est importante car 11 pour cent de la population sur terre n'a toujours pas d'accès à l'eau potable et 2,5 milliards de personnes sont privés des services d'assainissement adéquats ", a déclaré Romesh Muttukumaru, directeur adjoint du Bureau des relations extérieures et de la mobilisation au PNUD, à l'occasion de l'événement de lancement à Marseille. " Nous sommes convaincus de la nécessité de mettre en oeuvre cette plate-forme ainsi que la Charte internationale qui la sous-tend car l'action locale basée sur la solidarité peut s'avérer être un outil particulièrement efficace pour réduire les conditions qui sont à l'origine de la pauvreté ", a-t-il précisé.
Soutenue par les gouvernements de la France et de la Suisse, la plate-forme Global Water Solidarity vise à établir des liens entre les autorités locales et les diverses organisations présentes sur ce terrain, afin de les engager à prendre des mesures pour relever les défis en matière d'eau et d'assainissement, comme par exemple, encourager les services municipaux de distribution d'eau dans les pays développés à agir pour soutenir directement l'amélioration des services d'eau et d'assainissement dans les pays en développement par une contribution à hauteur de 1 % de leur revenu ou budget.
Romesh Muttukumaru a souligné que les autorités locales et les sociétés de distribution d'eau jouaient un rôle central pour faire face à ce défi majeur. " Engagés au sein d'un front de parties prenantes très actif et d'une coalition de mécanismes de coopération concrets, les dirigeants locaux partout dans le monde travaillent ensemble dans un esprit de solidarité afin de donner à chacun la possibilité d'avoir accès à l'eau et aux services d'assainissement ", a-t-il ajouté.
Les institutions sous-nationales occupent une place centrale dans la fourniture des services d'eau et d'assainissement, a expliqué Jean-Philippe Bayon, expert de haut niveau sur l'eau auprès du Bureau du PNUD à Genève. " Ces institutions ont élaboré des solutions efficaces et accumulé les meilleures pratiques pour surmonter les obstacles techniques, politiques ou financiers en vue de garantir la disponibilité, la qualité, l'acceptabilité, l'accessibilité, l'abordabilité, l'inclusivité et la durabilité des services d'eau et d'assainissement qu'elles fournissent ", a-t-il précisé. Il a également ajouté que la nature de ces obstacles était généralement partagée par bon nombre d'institutions sous-nationales dans de nombreux pays et régions, à la fois au Nord et au Sud, en soulignant que " les expériences réussies développées par les unes peuvent servir à inspirer les autres afin de réaliser l'accès universel à l'eau et à l'assainissement ".
Idrissa Doucouré, secrétaire exécutif de l'Agence intergouvernementale Eau et Assainissement pour l'Afrique (EAA), a expliqué que les liens entre les villes développées et les villes en voie de développement entraînent un effet multiplicateur, qui se fait ressentir bien au-delà de l'impact immédiat de telles relations. " Il est possible d'aller encore plus de l'avant en catalysant la coopération Sud-Sud grâce à un accès renforcé aux mécanismes et aux capacités de financement, afin de garantir que les avantages du processus soient reproduits maintes et maintes fois, au fur et à mesure du transfert des connaissances et des technologies d'une communauté à l'autre ", a-t-il précisé.
Manfred Kauffman, président de solidarit'eau Suisse et membre fondateur de Global Water Solidarity, a indiqué que son organisation avait récolté plus de 2 millions d'euros jusqu'à présent, en reliant les communautés de Suisse avec celles des pays en développement dans le but d'améliorer les services d'eau et d'assainissement dans ces dernières. C'est par le biais de ce réseau que la ville de Lausanne, par exemple, contribue à assurer la distribution d'eau potable aux habitants de Nouakchott, en Mauritanie.
Issoufou Issaka, Ministre de l'Hydraulique et de l'environnement au Niger, a déclaré que la nouvelle plateforme lui donne bon espoir que de nouveaux partenariats peuvent être mis en place pour soutenir les efforts menés par son ministère pour surmonter les défis d'assurer un accès universel à l'eau potable. " Les difficultés peuvent sembler incommensurables ", a-t-il dit, " mais grâce aux partenariats décentralisés encouragés par la plate-forme Global Water Solidarity, nous serons en mesure de les affronter ensemble, au Niger et dans toute l'Afrique ", a-t-il conclu.
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