source: africario
Environ 50.000 personnes, délégations officielles, chefs d'Etat,
médias et associations, sont attendus à Rio la semaine prochaine. Tout
ça pour quoi? Pour un sommet sur le "développement durable" qui risque
de ne pas passionner les foules. Pourtant, il pourrait
marquer un tournant dans la manière de traiter les questions environnementales dans le monde.
L'économie verte, un concept à définir
Thème principal du sommet,
l'économie verte
n'a pas encore été clairement décrite et chacun espère imposer sa
définition. Entre les grandes entreprises qui cherchent à verdir, plus
ou moins artificiellement, leurs activités, les pays émergents qui ne
veulent pas renoncer au moindre demi-point de croissance sous prétexte
de préserver l'environnement, et les pays développés qui ne montrent pas
vraiment l'exemple, remplacer le terme galvaudé de "développement
durable" par "économie verte" arrangerait beaucoup de monde.
Lancée par les Nations unies pour faire passer la pilule de
l'environnement en période de crise économique, l'économie verte
rencontre de nombreux opposants parmi les ONG, qui dénoncent une
"financiarisation de la nature". Nul doute que ce concept encore flou
cristallisera les différends à Rio. D'autant plus que le sommet du
G20, qui se déroulera quelques jours avant au Mexique,
aura pour thème la "croissance verte". Les associations redoutent déjà
que les grands pays se mettent d'accord entre eux sur leur définition de
l'économie verte, puis viennent à Rio imposer leur vision.
Vers une Organisation mondiale de l'environnement
Autre sujet qui sera au coeur des débats, la gouvernance du
développement durable. En clair, qui peut obliger qui à faire quoi. Pour
le moment, les conventions des Nations unies sur le changement
climatique ou sur la biodiversité vivent leur vie indépendamment. Le
Programme des Nations unies pour l'environnement ou celui pour le
développement aussi. L'idée de créer une
Organisation mondiale de l'environnement
permettrait de centraliser en un même endroit toutes ces structures et
pourrait devenir une force comparable à l'OMC. La France est un des plus
ardents défenseurs de cette OME, comme l'a
rappelé François Hollande lors d'un discours en amont de Rio+20.
Rio+20 marque néanmoins un premier changement dans la méthode de
négociations sur l'environnement: en amont du sommet officiel, trois
journées ont été organisées pour permettre aux associations et membres
de la société civile de donner leur avis sur le projet de déclaration
finale. Baptisés "sandwich days", ils devraient permettre d'apporter des
"recommandations" aux négociateurs officiels sur les sujets les plus
sensibles.
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