Ces risques sont aggravés par des modifications constantes dans les modes de production, d'utilisation et d'élimination des produits chimiques. Le problème concerne aussi bien les pays développés et que les pays émergents et les économies en développement, où les garanties et les règlements sont souvent plus faibles, affirme le rapport.
Ce nouveau rapport intitulé "Global Chemicals Outlook" (en français "Perspectives mondiales en matière de produits chimiques"), publié aujourd'hui, met en évidence le lourd fardeau économique que représente ces substances chimiques, en particulier pour les pays en développement.
En Afrique sub-saharienne, on estime que les coûts résultant des intoxications aux pesticides dépassent maintenant le somme totale annuelle de l'aide publique au développement accordée à la région en matière de soin de santé de base, à l'exclusion de l'aide publique pour le VIH/SIDA.
Dans la même région, on estime que le coût total des maladies et des blessures liées aux pesticides pourrait atteindre 90 milliards de dollars (USD) d'ici 2020.
Une gestion saine des produits chimiques peut aider à réduire les charges financières, les problèmes de santé et les niveaux de pollution. Cela aurait aussi un impact positif sur les moyens de subsistance, la préservation des écosystèmes, et le développement des technologies vertes, indique l'étude.
La publication du rapport découle des engagements qui ont été renouvelés par les pays lors du sommet de Rio +20 en juin dernier. Ces engagements concernent le déversement illégal de déchets toxiques, le remplacement des substances chimiques dangereuses par des alternatives plus sûres, et l'augmentation du taux de recyclage des déchets.
En examinant les tendances mondiales en matière de produits chimiques et leurs implications économiques, le rapport du PNUE cartographie les approches les plus efficaces afin d'aider les décideurs politiques à tenir leurs engagements.
"Les communautés du monde entier - et plus particulièrement dans les pays émergents et dans les pays en voie développement - sont de plus en plus dépendantes des produits chimiques, des engrais, des produits en plastiques et des produits électroniques, pour développer leurs économies et améliorer leurs revenus," a déclaré Achim Steiner, Secrétaire général adjoint de l'ONU et Directeur exécutif du PNUE.
"Cependant si les produits chimiques peuvent fournir des bénéfices, cela ne doit pas se faire au détriment de la santé humaine et de l'environnement. La pollution et les maladies liées à l'utilisation, à la production et à l'élimination non durable des produits chimiques peuvent gravement entraver les progrès et l'accomplissement des objectifs de développement clés. En effet, cela affecte l'approvisionnement en eau, la sécurité alimentaire, le bien-être et la productivité des travailleurs. Réduire les risques et améliorer la gestion des produits chimiques, à tous les stades de la chaîne d'approvisionnement, est donc une composante essentielle de la transition vers une économie verte, sobre en carbone et économe en ressources", a ajouté M. Steiner.
En 2002, lors du Sommet mondial sur le développement durable (SMDD) de Johannesburg, les Etats membres des Nations Unies avaient fixé un objectif en matière de produits chimiques : d'ici 2020, les produits chimiques devraient être produits et utilisés de manière à minimiser les effets négatifs sur la santé humaine et sur l'environnement.
"L'analyse économique présentée dans le rapport démontre que la gestion rationnelle des produits chimiques est un domaine aussi important que l'éducation, les transports, les infrastructures, les services de soins de santé et les autres services publics essentiels. C'est un secteur dans lequel on pourrait créer de nombreux emplois verts décents, tout en améliorant les moyens de subsistance des pays développés et en développement", a déclaré le Dr. Maria Neira, Directrice du département pour la Santé publique et l'environnement à l'OMS.
"La gestion à long terme des produits et des déchets et des déchets chimiques est à la bases d'une économie verte florissante, cela permet d'assurer un environnement plus sain et une répartition plus équitable des bénéfices du développement au sein de la société", a ajouté le Dr. Neira.
Au cours de ces dernières années, les conventions internationales, les gouvernements nationaux et les entreprises ont pris des mesures importantes afin de développer les capacités nationales et internationales de gestion saine et sécurisée des produits chimiques.
Toutefois le rapport "Global Chemicals Outlook" indique que le rythme des progrès a été lent, et que les résultats sont trop souvent insuffisants.
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