Un nouveau rapport de la FAO fait le point sur les investissements dans les pays en développement et recommande la prudence dans les grosses acquisitions foncières.
Les investissements internationaux qui donnent aux agriculteurs locaux un rôle actif et leur laissent le contrôle de leurs terres ont les effets les plus positifs sur l'économie locale et le développement social, selon un nouveau rapport publié le 12 novembre par la FAO.
Le rapport "Tendances et impacts des investissements étrangers dans l'agriculture des pays en développement" (en anglais) souligne que les projets d'investissement qui allient la force de l'investisseur (le capital, l'expertise en gestion et marketing ainsi que la technologie) à celle des agriculteurs locaux (le travail, la terre, les connaissances locales) sont ceux qui ont le plus de chances de succès.
"Alors qu'un certain nombre d'études documentent l'impact négatif des acquisitions de terres à grande échelle dans les pays en développement, il y a encore moins de preuves des avantages de telles acquisitions pour le pays hôte, en particulier à court terme et au plan local", explique le rapport.
"Il est important que tout investissement international procure des avantages pour le développement du pays hôte (...) si l'on veut que ces investissements soient 'gagnants-gagnants' plutôt que relevant d'un "néo-colonialisme", écrit dans l'avant-propos du rapport M. David Hallam, Directeur de la Division du commerce et des marchés à la FAO.
Bien que les investissements étrangers en agriculture ne soient pas un phénomène nouveau, la situation actuelle diffère sensiblement des formes traditionnelles d'investissements dans le secteur agricole. Les investisseurs recherchent aujourd'hui davantage à avoir un meilleur accès aux ressources naturelles, en particulier aux terres et aux ressources en eaux, précise le rapport.
Or, cela illustre bien toute l'importance de la gestion des ressources en eaux, à la fois à l'échelle des bassins versants, mais également à l'échelle locale, pour garantir aux agriculteurs locaux un accès à une eau suffisamment abondante et de qualité.
Ce rapport n'est pas sans rappeler la déclaration de la Conférence de RIO 20, qui mentionne qu'en termes de sécurité alimentaire, les États savent "toute l'importance de prendre les mesures nécessaires pour mieux répondre aux besoins des populations rurales, notamment en améliorant l'accès des producteurs agricoles, en particuliers des petits producteurs, des femmes, des peuples autochtones et des personnes qui se trouvent en situation de vulnérabilité, au crédit et à d'autres services de financement, aux marchés, à la propriété foncière, à la santé, aux services sociaux, à l'éducation, à la formation, au savoir et aux technologies dont ils ont besoin et ce, à un coût abordable, notamment aux technologies d'irrigation, de réutilisation des eaux usées traitées, et de collecte et de stockage de l'eau" (paragraphe 109, déclaration de Rio).
Peut-être la notion d'investissements étrangers dans le secteur agricole devrait-elle faire l'objet d'une réflexion dans le processus d'élaboration des Objectifs du Développement Durable (ODD) post-2015, prévus par la déclaration de Rio?
Source: FAO, http://www.fao.org/news/story/fr/item/164259/icode/
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