Alors que les ministres du monde entier sont réunis à Varsovie pour discuter de leurs engagements en matière de financement de la lutte contre le changement climatique, Oxfam dénonce l'obstination des pays riches à vouloir recourir aux financements privés. Avec cette solution, ce sont des millions de personnes pauvres et vulnérables qui risquent de se retrouver sans aucune aide face à un climat de plus en plus imprévisible.
Les pays riches ont promis de mettre sur la table 100 milliards de dollars de financements publics par an d'ici à 2020 pour aider les pays vulnérables à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et financer des programmes d'adaptation au changement climatique.
Pourtant, pour atteindre cet objectif, les pays développés veulent désormais recourir aux financements privés. L'année 2013 a été essentiellement consacrée à ces sujets : avec deux réunions ministérielles organisées aux Etats-Unis et à Copenhague et ici à Varsovie, où les participants sont invités à soumettre leurs idées sur les moyens de mobilisation de fonds du secteur privé.
Pour Winnie Byanyima, directrice générale d'Oxfam International :
"Les financements privés ne sont pas la panacée. Certes, ils ont un rôle à jouer, en particulier dans le cadre de projets visant à réduire les émissions. Mais ils se concentrent déjà dans les grandes économies émergentes et ne bénéficient pas aux populations les plus vulnérables des pays les plus pauvres. Pourtant, celles-là ont besoin d'aide pour survivre à des conditions météorologiques de plus en plus extrêmes et imprévisibles."
"Les pays développés ne cessent de dire que les caisses sont vides et que les financements privés sont leur seul recours. Pourtant les solutions existent, il suffit d'ouvrir les yeux : la redirection des énergies fossiles et les financements innovants en font partie. Seule la volonté politique manque !"
"Si la France ne veut pas enterrer tout espoir de parvenir à un accord mondial sur le climat à Paris en 2015, elle doit dès maintenant assumer son leadership en matière de financements publics et innovants. Elle doit convaincre les pays développés de mettre de l'argent sur la table à Varsovie, et appeler les pays européens, souhaitant instaurer une taxe européenne sur les transactions financières, à en consacrer une partie au Fonds vert pour le Climat, qui sans ces financements reste une coquille vide.
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