Une nouvelle initiative, soutenue par le Département pour le Développement International Britannique (DFID), vise à trouver des solutions sûres, saines et à moindres coûts pour répondre aux besoins en énergie des réfugiés et personnes déplacées.
Chatham House et GVEP International lancent le Moving Energy Initiative afin de mettre les énergies renouvelables au service des personnes déplacées. Soutenu par un consortium comprenant UNHCR, Le Conseil Norvégien pour les Réfugiés et Practical Action, cette action réduira les dépenses des camps de réfugiés tout en bénéficiant aux personnes concernées et aux populations d’accueil.
Le manque d’accès à l’énergie est un réel combat pour la plupart des 50 millions de personnes déplacées à travers le monde. La gestion de l’énergie dans les camps de réfugiés étant coûteuse et polluante, il devient plus que nécessaire de prendre en considération ces problématiques dans les dispositifs humanitaires. Et pourtant, malgré l’existence de projets à travers le monde, l’accès à l’énergie n’est toujours pas perçu comme étant aussi essentiel que d’autres services requis pour le bon fonctionnement des camps et le bien-être des refugiés. Pour ces individus, l'accès à l'énergie moderne est un besoin humain fondamental dont ils sont souvent privés.
La plupart des personnes déplacées dépendent de biomasse traditionnelle et de kérosène pour cuisiner et éclairer leurs foyers, ce qui peut avoir des impacts significatifs et sur l'environnement, et sur leur bien-être. C’est particulièrement le cas pour les femmes et les enfants, plus susceptibles d'être exposés à des risques de santé et de sécurité et ayant moins de temps à se consacrer à leur éducation, moyens de subsistance et activités quotidiennes. L'énergie sert aussi à alimenter les hôpitaux, écoles et centres administratifs des camps, ainsi qu’à éclairer les rues la nuit tombée. Jusque-là ce sont des groupes électrogènes diesel qui servent à alimenter les camps, coûtant des millions de dollars aux agences humanitaires chaque année.
Ces dispositifs peuvent faire l’affaire en temps de crise. Mais étant donné que les deux tiers des réfugiés se retrouvent déplacés pendant des périodes prolongées, il existe une étendue d’alternatives pour changer la façon dont l'énergie est consommée et ainsi créer des moyens de subsistance viables et restaurer la dignité humaine de ces personnes.
Certaines technologies pouvant répondre à ces besoins commencent à se faire connaître, mais des recherches approfondies sur leur utilisation optimale peinent à voir le jour. Pour répondre à certaines de ces questions, le Moving Energy Initiative entreprendra des recherches documentaires et de terrain et mènera des projets pilotes pour tester des approches innovantes, le but étant de faciliter la gestion de l'énergie dans les interventions humanitaires. L’initiative visera entre autres à trouver des solutions énergétiques durables pour le chauffage, la climatisation, l’alimentation, l’éclairage, l’eau et l’assainissement et la communication. De ce projet émaneront des meilleures pratiques énergétiques, que ce soit pour la gestion des camps, les services, l'engagement du secteur privé ou les partenariats avec les autorités locales.
Les résultats obtenus se traduiront en rapports, notes de synthèse et outils visant à initier une plus grande adoption de ces nouvelles pratiques.
A plus long terme, le projet servira de base pour défier et changer les pratiques et politiques énergétiques chez les acteurs humanitaires, bailleurs de fonds et pays d’accueil.
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