Ce document a été réalisé sur la base de larges concertations1 entre les principales parties-prenantes concernées par la problématique des changements climatiques en Tunisie, incluant les institutions publiques, le secteur privé et la société civile. L’élaboration de la contribution de la Tunisie a été également largement basée sur les stratégies sectorielles et horizontales existantes, telles que la stratégie nationale sur les changements climatiques élaborée en 2012, la stratégie d’efficacité énergétique, le Plan Solaire Tunisien et les stratégies d’adaptation des différents secteurs et domaines (littoral, agriculture, ressources en eau, santé, tourisme, etc.). Dans sa contribution, la Tunisie se propose de réduire ses émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs (énergie, procédés industriels, agriculture, forêt et autres utilisations des terres, et déchets) de manière à baisser son intensité carbone de 41% en 2030 par rapport à l’année de base 2010. L’effort d’atténuation proviendra plus particulièrement du secteur de l’énergie qui représente à lui seul 75% des réductions des émissions, sur les bases desquelles a été réalisée cette baisse de l’intensité. Il est prévu que le secteur de l’énergie réduise son intensité carbone en 2030 de 46% par rapport à l’année 2010, dans le cadre de la politique de transition énergétique préconisée par l’Etat.
La Tunisie, qui fait déjà des efforts importants d’atténuation dans sa ligne de base, prévoit de baisser de manière inconditionnelle et avec son propre effort, de 13% son intensité carbone par rapport à l’année 2010, soit environ le tiers de son INDC. Pour la réalisation du reste de l’objectif, soit une baisse additionnelle de l’intensité carbone de 28% en 2030 par rapport à celle de l’année 2010, la Tunisie compte sur l’appui de la communauté internationale en termes de financement, de renforcement des capacités et de transferts technologiques. Les réductions des émissions par rapport au scénario de référence seraient de l’ordre de 26 millions de teCO2 en 2030 et 207 millions teCO2 sur la période 2015-2030. La mise en œuvre de la contribution tunisienne en matière d’atténuation nécessite la mobilisation d’importants moyens financiers estimés à environ 18 milliards US$ pour la couverture des besoins d’investissement et le financement des programmes de renforcement des capacités.
L’effort national nécessaire pour réaliser la contribution inconditionnelle de la Tunisie est estimé à presque 10% des besoins totaux en investissement dans l’atténuation. L’effort national concerne exclusivement le secteur de l’énergie qui constitue la part la plus importante des besoins en investissement. En ce qui concerne l’adaptation, la Tunisie reste très vulnérable au réchauffement climatique attendu dans la région et ses implications en termes de fortes hausses des températures, de baisse des précipitations et d’augmentation de niveau de la mer. Les impacts socio-économiques et environnementaux toucheront notamment les ressources en eau, l’agriculture, les écosystèmes naturels et artificiels, le littoral, la santé et le tourisme.
Les coûts incrémentaux des mesures indispensables pour l’adaptation de ces secteurs et domaines s’élèveraient à environ 2 milliards de dollars et devraient être supportés totalement par la communauté internationale dans le cadre de la lutte mondiale contre les changements climatiques...
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