La République Centrafricaine est un pays enclavé de l’Afrique qui s’étend sur une superficie d’environ 623 000 km2. Le relief est constitué d’une vaste pénéplaine dominée par deux massifs montagneux à ses extrémités Est et Ouest et reliée par une dorsale centrale qui sépare les deux principaux réseaux hydrographiques à savoir, le bassin du Chari-Logone au nord et le bassin du Congo au sud. Le climat est équatorial chaud et humide caractérisé par deux saisons : une saison sèche et une saison pluvieuse. La pluviométrie varie entre 800 mm au Nord et 1600 mm au Sud et la température moyenne annuelle oscille entre 15 °C au Sud et 38 °C au Nord. Les scénarios d’avenir indiquent une augmentation de température de l'ordre de 1,4 à 2,2°C, dans l’hypothèse de faible émission de gaz à effet de serre, et de 1,8 à 2,7°C, dans l’hypothèse de forte émission de gaz à effet de serre. Les prévisions concernant l’évolution des précipitations sont moins nettes, certaines prévoient une légère augmentation des précipitations annuelles alors que d’autres projettent des variations irrégulières des précipitations. Les aléas climatiques extrêmes, dont la probabilité de retour pourrait augmenter avec le changement climatique, sont les pluies diluviennes suivies d’inondations et les sécheresses.
Du Sud au Nord, la diversité biologique s’organise en cinq (5) grandes zones phytogéographiques dotées chacune d’une faune spécifique : la zone guinéenne forestière de la forêt dense humide ; la zone soudano-oubanguienne abritant les forêts denses semi-humides, claires et sèches ; les zones soudano-guinéenne et soudano-sahélienne composées de divers types de savanes et la zone sahélienne constituée de steppes. La population centrafricaine est estimée à 5 millions d’habitants avec une croissance démographique de l’ordre de 2,5%/an. Elle est majoritairement rurale (62,1%), féminine (50,2%) et jeune (49,4 % sont âgés de moins de 18 ans). Le pays est faiblement peuplé et inégalement occupé. La densité moyenne territoriale est de 7,2 habitants au Km2. Les décennies de crises militaro-politiques ont anéanti les prémices de développement et le dernier conflit de 2012-2013 a généralisé l’insécurité, détruit le tissu productif et démantelé l’appareil administratif.
La RCA fait partie des pays les plus pauvres de la planète avec un indice de développement humain estimé à 0,341 en 2013. La pauvreté touche plus de la moitié de la population avec pour corollaires l’insécurité alimentaire et un déficit de services sociaux de base. L’économie centrafricaine repose encore sur le secteur agricole primaire à faibles plus-values, à intensité de main-d’oeuvre peu qualifiée et essentiellement rurale. Aux diverses contraintes endogènes au développement du pays dont le faible niveau d’industrialisation et l'enclavement du territoire, s’ajoutent les changements climatiques en cours qui se traduisent par ses différents impacts : (1) changements lents et graduels du milieu environnemental, en variation des saisons climatiques et parfois en évènement climatiques extrêmes (inondation, sècheresse, tempêtes tropicales,..) pouvant résulter en catastrophe naturelle. Les émissions annuelles de la République Centrafricaine estimées à 116 285,49 ktéq-CO2 en 2010, soit 26 tonnes éq-CO2/personne représentent moins de 0.002% des émissions mondiales. Malgré son faible taux d'émission de GES, la République Centrafricaine réaffirme son adhésion au principe de responsabilité collective mais différenciée et prend conformément à la Décision 1CP/19 les présentes mesures ambitieuses pour répondre à cet enjeu sans entraver son développement économique et social et environnemental.
Cependant, la vulnérabilité aux changements climatiques et une faible capacité d'adaptation à leurs effets néfastes représentent des menaces graves pour la gestion des écosystèmes et autres Contribution Prévue Déterminée au niveau National de la République Centrafricaine -CPDN 5 ressources agricoles et naturelles renouvelables, la cohésion sociale, la stabilité et le développement durable. Aussi, la RCA est-elle obligée de prendre en compte l’adaptation de son territoire, de ses communautés et de ses activités socioéconomiques dans cet effort de contribution à l’atténuation des changements climatiques. L’intégration d’un volet adaptation à la CPDN est donc un choix stratégique et vital pour le pays. En outre, non seulement la plupart des mesures d’adaptation, en particulier celles qui concourent à la maîtrise des changements d’affectation des terres et à la réduction de la gratuité foncière en agriculture, contribuent également à l’atténuation, mais aussi, le volet adaptation qui concerne les populations les plus exposées, les plus pauvres et les plus vulnérables, est l’occasion de promouvoir, sur toute l’étendue du territoire, un développement socioéconomique à la base plus équitable et durable pouvant relever les défis de désenclavement et de prévention des conflits interrégionaux.
La vision de la RCA est de «Devenir un pays émergent, bâti sur une économie diversifiée, durable et harmonieusement répartie sur le territoire national, un État moderne ouvert sur le monde, attaché à une éthique et à l’innovation technologique». Les objectifs généraux de la CPDN de la République Centrafricaine sont axés sur un développement durable et sobre en carbone et une résilience accrue des secteurs agricoles et de sécurité alimentaire, de la santé, de la gestion des ressources naturelles et des infrastructures aux effets néfastes des changements climatiques.
Le processus de l’élaboration de la CPDN est basé sur une revue bibliographique, la consultation des parties prenantes et les directives d’évaluation des émissions de gaz à effet de serre du Groupe Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC). Au plan institutionnel, un Groupe Technique d’Experts Nationaux Multisectoriels chargé de l’élaboration des CPDN a été mis en place.
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