Le Niger est un pays sahélien dont les trois quarts de sa superficie (1 267 000 km2) sont situés en zone désertique, ce qui le rend tributaire des aléas climatiques avec une pluviométrie à variabilité interannuelle, spatiale et temporelle importante. Sa population de 17,7 Millions hab. présente un fort taux de croissance démographique (3,9%/an) (RGPH, 2011). Pays fortement enclavé, son PIB était de 6,3 Milliards USD (INS) en 2015, soit 413 USD/hab, avec un IDH de 0,374, le plaçant au dernier rang des pays (PNUD).
La production du secteur primaire, dominé par le secteur agro-pastoral avec 37% du PIB et 80% des emplois (INS) varie beaucoup d’une année à l’autre. Les objectifs de la CPDN du Niger sont d’assurer la sécurité alimentaire, de lutter contre la pauvreté et de contribuer à la réduction des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) pour ne pas dépasser une augmentation de 2°C à l’horizon 2050, grâce à une croissance verte et une stratégie de développement sobre en carbone, dont la finalité est d’assurer la résilience des populations et des écosystèmes.
Il faut rappeler que le Niger a signé en juin 1992 la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) et l’a ratifiée le 25 juillet 1995. Il a également signé le Protocole de Kyoto en décembre 1996 et l’a ratifié le 17 mars 2004. Dans le cadre de la mise en oeuvre de cette convention, le Niger a élaboré et présenté à différentes COPs, la Communication Nationale Initiale (CNI) et la Seconde Communication Nationale (SCN) sur les changements climatiques. La Troisième Communication Nationale (TCN) est en cours d’élaboration. Dans ces communications, des inventaires de GES ont été réalisés dans cinq secteurs : Utilisation des Terres et Changement d’Affectation des Terres et Foresterie (UTCATF) ; Agriculture/Elevage ; Energie ; Procédés Industriels et solvants ; Gestion des déchets.
Depuis plus de trois décennies, le Niger a réalisé d’importants investissements allant dans le sens de la réduction de la vulnérabilité au changement climatique, notamment avec les projets issus de la mise en oeuvre de « l’Engagement de Maradi » (1984) pour la lutte contre la désertification. Bien que les résultats de ces inventaires aient montré que le Niger est d’abord un puits de carbone par séquestration des 4 GES, les trois premiers secteurs, qui sont à l’origine des plus grandes sources d’émissions du pays, ont fait l’objet d’études spécifiques d’atténuation.
Comme les autres pays « non Annexe I » de la Convention, le Niger n’a pas d’obligation de présenter des mesures d’atténuation des émissions de GES. Il n’en demeure pas moins qu’étant Partie à la Convention, et conformément aux engagements pris par les Etats Parties à la CCNUCC lors de la COP20 de Lima au Pérou, le Niger s’attache à contribuer à l’effort mondial de réduction des émissions de GES pour que l’augmentation de la température de la Planète ne dépasse pas 2°C à l’horizon 2050.
Dans cette optique, le Niger participe à l’effort global de stabilisation des émissions de GES, en présentant ses ambitions et sa capacité à atténuer ses émissions. Cette capacité dépend pour beaucoup, de l’application des politiques sectorielles et des cadres stratégiques nationaux de développement durable. La priorité du Niger est donc de se focaliser d’abord sur les stratégies d’adaptation et de résilience aux changements climatiques Pour la CPDN du Niger, les options d’adaptation à considérer en priorité seront celles qui
permettront les meilleurs co-bénéfices en matière d’atténuation aux changement climatique, notamment en mettant à l’échelle des huit régions du pays, les bonnes pratiques et techniques d’adaptation qui permettent en même temps la séquestration du carbone et la réduction des émissions de GES.
Ces options d’adaptation sont déjà bien définies par les cadres stratégiques existants, tels que le Plan de Développement Economique et Social (PDES 2012-2015 et 2016- 2020), lequel découle de la Stratégie de Développement Durable et de Croissance Inclusive (SDDCI) - Niger 2035, l’Initiative 3N (« les nigériens nourrissent les nigériens »), la Politique Nationale sur les Changements Climatiques (PNCC), le Cadre Stratégique de Gestion Durable des Terres (CS-GDT), la Stratégie Nationale et Plan d’Action en matière de Changement et Variabilité Climatiques (SNPA-CVC).
L’élaboration de la CPDN a comporté les étapes : désignation du point focal de la CPDN; mise en place du Comité Technique de Suivi (CTS) constitués des parties prenantes; mission de cadrage et atelier de lancement ; collecte des données et recherche documentaire ; atelier de renforcement des capacités et de validation des options et résultats d’analyse ; atelier national de validation du projet de la CPDN ; adoption de la CPDN par le Gouvernement du Niger ; présentation de la CPDN à la COP21 de Paris en décembre 2015.
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