A l’issue du tout premier Forum politique de haut niveau organisé depuis l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030, en septembre dernier, les ministres et hauts représentants se sont engagés aujourd’hui à « ne laisser personne sur le côté » pendant la mise en œuvre des 17 objectifs et 169 cibles agréés.
L’adoption sans vote de la Déclaration ministérielle a toutefois dû être précédée d’un vote, demandé par le Nicaragua, sur le paragraphe 19 qui « accueille avec satisfaction l’Accord de Paris sur le climat », conclu en décembre dernier, et rejeté par le Nicaragua au motif qu’il ne saurait contenir l’augmentation de la température terrestre. Le paragraphe 19 a été maintenu par 141 voix, l’opposition du Nicaragua et les abstentions de l’Égypte, de la Fédération de Russie et du Myanmar. L’Union européenne s’est dite déçue par ce « mauvais message » envoyé au monde.
Nous nous engageons, déclarent les ministres et hauts représentants, dans le cadre des mesures prises pour ne pas faire de laissés-pour-compte, à faire porter notre action sur les domaines dans lesquels les obstacles sont les plus nombreux, notamment en veillant à associer les plus démunis aux activités que nous entreprenons. Les ministres et hauts représentants rappellent que les personnes dont les besoins sont pris en compte dans le Programme 2030 sont les enfants, les adolescents, les jeunes, les personnes handicapées, les personnes vivant avec le VIH/sida, les personnes âgées, les peuples autochtones, les réfugiés, les déplacés, les migrants et les personnes vivant dans des zones touchées par des situations d’urgence humanitaire ou dans des zones en proie à un conflit ou au terrorisme.
Nous savons, disent-ils dans leur Déclaration de 23 paragraphes, que l’ampleur et la portée du Programme 2030 appellent un Partenariat mondial pour le développement durable revitalisé et renforcé, dans un esprit de solidarité mondiale. La fourniture de moyens de mise en œuvre est indispensable dont les ressources financières, à la fois publiques et privées, les ressources nationales et internationales. Nous savons, disent encore les ministres et hauts responsables, que les instances régionales et sous-régionales peuvent jouer un rôle important dans la mise en œuvre du Programme 2030, y compris pour ce qui est de son suivi et de son examen, notamment en promouvant l’apprentissage par les pairs et la coopération, y compris la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire, et en aidant à établir des liens entre la mise en œuvre aux niveaux national et mondial.
La Déclaration ministérielle reprend le thème central de la réunion du Forum –« ne laisser personne sur le côté »- et les différentes questions examinées durant cette dernière semaine, marquée par une vingtaine de tables rondes, la présentation de 22 rapports nationaux de mise en œuvre et un Débat de haut niveau auquel ont participé plus de 100 représentants d’États, groupes régionaux et organisations internationales, dont de très nombreux ministres, de même que de nombreuses ONG.
Le premier rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre des objectifs de développement durable a été présenté, au cours de cette semaine, ainsi que le premier Rapport mondial sur le développement durable. À ce propos, dans l’annexe de leur Déclaration ministérielle, les ministres et hauts représentants soulignent que le Rapport mondial est « un élément important du dispositif de suivi et d’examen du Programme 2030 ». Ils disent tenir à ce que ce Rapport présente des preuves scientifiques et parce qu’il a une visée universelle, qu’il tienne également compte de la dimension régionale, ainsi que des pays ayant une situation particulière.
Les ministres et hauts responsables décident d’une périodicité de quatre ans pour un Rapport qui devrait s’appuyer sur les principes d’objectivité, d’indépendance, de transparence, d’ouverture, de diversité, d’excellence et d’intégrité scientifique et d’intérêt pratique. Pour le rédiger, ils demandent donc la création d’un groupe de 15 scientifiques indépendants issus de divers milieux, disciplines scientifiques et institutions. Pour chaque édition du Rapport, un nouveau groupe de scientifiques indépendants sera constitué par le Secrétaire général. Le premier groupe commencera ses travaux d’ici à la fin de 2016.
Le Forum politique de haut niveau devra s’inspirer du Rapport mondial, qui mettra en évidence les liens entre science et politique générale et fournira aux décideurs un solide instrument fondé sur des données d’observation qui leur servira à promouvoir l’élimination de la pauvreté et le développement durable. Le rapport sera mis à la disposition d’un large éventail de parties prenantes, y compris des entreprises, la société civile ainsi que le grand public.
Au cours de cette journée, neuf pays ont présenté leur rapport de mise en œuvre et une table ronde sur les « Perspectives pour l’avenir » a été organisée, alors que se clôturait le Débat de haut niveau.
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