« Un tour d’horizon du monde dans lequel nous vivons aujourd’hui dénote un tableau qui n’incline pas toujours à l’optimisme », a déclaré M. ALPHA CONDÉ, Président de la Guinée. L’Afrique, a-t-il dit, qui est le continent ayant la population la plus jeune au monde et comptant les pays les plus vulnérables, mérite une attention particulière dans la mise en œuvre de « l’agenda de développement 2030 ». Conscient du changement de modèle économique que doit opérer le continent africain, le Président a néanmoins prévenu que ce changement ne peut se faire sans un accès durable à l’énergie « qui reste un défi que l’Afrique peut et doit relever pour accélérer son développement ». Aujourd’hui encore, s’est-il impatienté, 7 Africains sur 10, soit 700 millions de personnes, n’ont pas accès à l’électricité. Il a donc attiré l’attention sur le plan « robuste » d’électrification du continent grâce aux énergies renouvelables permettant de passer de 25 à 80% d’accès à l’énergie en 10 ans. Un fonds a été créé pour ce faire et en sa qualité de porte-parole de l’Afrique pour les énergies renouvelables, le Président de la Guinée a lancé un appel à la communauté internationale, notamment aux institutions financières internationales, pour accompagner le continent dans des objectifs qui permettront de bâtir une Afrique « forte, respectueuse de ses engagements en faveur de la protection de l’environnement et précurseur du développement durable ».
Mais, a reconnu le Président, le développement ne peut être durable sans la paix et la stabilité. Convaincu que le terrorisme peut être vaincu par des moyens militaires, il a tout de même estimé qu’il ne peut être prévenu et contenu que par des investissements socioéconomiques conséquents, permettant de juguler les facteurs de radicalisation. La Guinée, a-t-il rappelé, qui a déployé un bataillon de Casques bleus au Mali, a payé un lourd tribut avec la perte de neuf soldats en moins d’un an. Le Président a demandé un cadre légal pour doter les Nations Unies des compétences renforcées en matière de contre-terrorisme. La résurgence des crises au Burundi, au Soudan du Sud et en Guinée-Bissau, a-t-il aussi estimé, nous rappelle l’impérieuse nécessité de mettre l’accent sur la prévention et la médiation. Il s’est félicité que les chefs d’État africains aient décidé lors du dernier Sommet de l’Union africaine de rendre opérationnel le Fonds pour la paix, qui vise notamment à promouvoir la diplomatie préventive et la médiation.
La Guinée qui est inscrite, à sa demande depuis 2011, à l’agenda de la Commission de consolidation de la paix des Nations Unies, estime également que la résolution de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité sur le dispositif de consolidation de la paix lui offre l’occasion de réévaluer la nature et la portée avec la Commission en vue de la remettre en phase avec ses besoins. Le Président a en effet indiqué qu’après la proclamation de la victoire sur le virus Ebola le 29 décembre 2015, le chemin du relèvement reste long car l’épidémie a éprouvé toutes les composantes de la société guinéenne et toutes les activités économiques du pays. Aussi, la Guinée, qui a élaboré sa stratégie de relèvement post-Ebola, invite-t-elle les partenaires à matérialiser leurs promesses. En dépit de l’épidémie, a conclu le Président, le peuple de Guinée a su faire preuve de résistance et d’une solidarité remarquable qui ont permis la poursuite de nombreuses réformes visant le renforcement de l’état de droit, l’avènement d’un cadre propice aux investissements et une gouvernance inclusive. Après une longue période de rigueur budgétaire, la Guinée vient de conclure sa huitième et dernière revue avec le Fonds monétaire international (FMI).
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Source : ONU
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